Indymedia Nantes / mercredi 22 novembre 2017
On s’était dit rendez-vous dans deux mois pour remettre ça mais en journée cette fois. Nous étions une trentaine, ce dimanche 19 novembre sur le lieu de rencard, déter’ à nous approcher de la Maison d’Arrêt des Hommes de Fleury.
Après une rapide caravane de voitures, nous nous rassemblons. Bien que repéré.e.s par les keufs, nous pénétrons dans la forêt et nous nous approchons du bâtiment. Nous n’hésitons pas longtemps avant de franchir l’orée du bois qui débouche sur la pelouse bordant le chemin de ronde. Là, aux cris de liberté nous brisons le silence pesant de la taule. Des pétards sont jetés pour alerter les prisonniers de notre présence. Les flics, hébétés, comme si leur seule présence troublerait notre détermination, ne savent que faire et se disposent bêtement devant le grillage et le mur afin de contenir en vain cet assaut… de slogans !
« Liberté pour tous et toutes », « So-so-so-solidarité avec les prisonniers ! », « Crève la taule ! », « les prisons en feu, les matons au milieu ».
Des prises de parole nous permettent d’adresser notre solidarité notamment aux frères d’Adama Traoré, assassiné par les flics en juillet 2016. Nous demandons aux détenus de faire savoir à Krem que nous sommes passés. En effet, au moment de ce parloir sauvage nous le savions relégué au mitard et nous n’étions pas sûrs qu’il nous entende.
Les nombreuses réponses de détenus s’organisent aux cris de « 1, 2, 3, liberté pour Kara », « wesh la famille »… On assiste presque à une « tentative d’évasion », à coup de bris de fenêtre que nous encourageons aux cris de « pierre par pierre, mur par mur, nous détruirons toutes les prisons » ! D’autres sortent un drapeau confectionné à partir de draps pour répondre à cet échange.
Nous décidons de repartir en promettant de revenir parce qu’on est relou.e.s et déter’ et aussi parce que trois de nos copines sont enfermées à la MAF depuis le jeudi 16 novembre dernier.
Les cris des prisonniers et le dawa dans la taule nous accompagnent pendant la balade de retour jusqu’aux voitures, où des gendarmes nous attendent armés de tablets pour se donner l’impression de prendre la situation en main, mais rien n’y fait, nous étions garés de manière réglementaire !
Bien que l’État construise les prisons loin des centres-ville dans le but d’accentuer l’isolement des détenu.e.s et de compliquer les visites des proches on peut toujours s’en approcher avec, certes, de bonnes chaussures étanches et un peu de motivation ! Comme une tentative de multiplier les ponts entre l’intérieur et l’extérieur…
A la prochaine…