Paris : Le Lycée Voltaire noirci, dégradations pendant la manif
Le Parisien / mardi 10 octobre 2017
Ce mardi, de nombreux incidents ont émaillé la manifestation des fonctionnaires contre la politique du gouvernement. Au lycée Voltaire (XIe), des dégradations ont entraîné la fermeture de l’établissement.
Blocus, feux de poubelles, porte incendiée. Le blocage du lycée Voltaire (XIe) par des élèves, ce mardi matin, en marge de la journée d’action des fonctionnaires contre la politique du gouvernement, a amené à la suspension des cours. Et provoqué la colère de Valérie Pécresse, la présidente de la région Ile-de-France et d’Agnès Even, vice-présidente chargée de l’éducation et de la culture, qui, toutes deux, ont condamné « avec la plus grande fermeté les dégradations inadmissibles commises à l’entrée du lycée Voltaire », et demandent « des sanctions exemplaires » à l’encontre des auteurs de ces actes.
« Des dégradations d’autant plus graves », poursuivent-elles, « qu’elles ont engendré la fermeture provisoire de l’établissement, pénalisant ainsi les élèves du lycée en les privant d’une journée de cours ».
Annonçant l’intention de la Région de porter plainte, elles ont également condamné d’une même voix toutes les autres tentatives de blocage survenues dans la capitale et en banlieue parisienne. Une dizaine au total à Paris ce mardi, à Lamartine (IXe), Renoir (XVIIe), Fénelon (VIe), Ravel (XXe), Jules-Siegfried (Xe), Pasteur (XIXe) et Arago (XIIe), notamment. Sans compter un deuxième feu de poubelles, devant le lycée Bergson (XIXe), qui lui, ne s’est pas propagé aux bâtiments.
A Voltaire, sous tension, le feu de conteneurs amassés devant l’entrée s’est rapidement propagé, peu après 10 heures, à une porte annexe, nécessitant l’intervention des pompiers. Le blocus aurait été mis en place par des élèves scolarisés dans l’établissement, accompagnés de personnes extérieures. Personne n’a été interpellé, mais les policiers sont venus effectuer des prélèvements sur les lieux du sinistre et la direction a d’ores et déjà décidé de porter plainte. Le lycée Voltaire, qui doit faire face depuis la rentrée à un important sureffectif, avait demandé des moyens supplémentaires au rectorat au mois de septembre.
Un peu plus loin dans l’après-midi c’est l’avenue Daumesnil (XIIe) qui a été le théâtre de dégradations à son tour. Trois agences bancaires ont été visées par des jets de projectiles en marge du défilé. Les forces de l’ordre ont dû faire usage de gaz lacrymogène. Huit personnes ont été interpellées.
Le Huffigton Post / Mardi 10 octobre 2017
[…] D’autres lycées d’Île-de-France, mais aussi de Lille, Nantes ou du Havre, ont été bloqués mardi matin, alors que 5,4 millions d’agents du service public sont appelés à manifester pour protester contre des mesures « inacceptables » du gouvernement, à l’appel de tous leurs syndicats.
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Paris : Le cortège attaque banques et abribus JC-Decaux… et se frite avec le SO de la CGT
AFP / Mardi 10 octobre 2017
[…] Situées en tête de cortège, et aux cris de « Anticapitalistes haha », « Paris debout, soulève-toi », « Ni dieu, ni maître, ni Mélenchon », « Siamo tutti antifascisti (Nous sommes tous antifascistes, N.D.L.R.) », plusieurs dizaines de personnes masquées se sont attaquées à trois établissements.
Une agence bancaire HSBC située à l’angle de l’avenue Daumesnil et de la rue Michel Chasles a notamment été vandalisée comme l’a constaté notre journaliste Stéphane Vernay présent dans la manifestation. Les vitrines et portes de ces agences ont été brisées et les distributeurs de billets recouverts de peinture. Les forces de l’ordre sont intervenues en usant de gaz lacrymogènes. Un groupe de « 200 personnes potentiellement à risque » avait été repéré par la police au départ du cortège place de la République. Des échanges de coups ont eu lieu entre « des individus de ce groupe et des membres du service d’ordre de la manifestation », selon la Préfecture de police (PP).
En amont de la manifestation, trois personnes avaient été interpellées pour « port d’arme » et « port d’arme par destination » : elles étaient en possession de poings américains, de marteaux, clés à mollette et cutters. Cinq autres personnes ont été interpellées par la suite, dont quatre pour jets de projectiles et dégradations, selon la PP. Des abribus ont également été détruits et des murs tagués. Le cortège de 26 000 manifestants, selon la PP, s’est ébranlé vers 14 h 30 de la place de la République pour rejoindre la place de la Nation.
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Besançon : Cortège sauvage à la manif syndicale
L’Est Républicain / Mardi 10 octobre 2017
Jusque-là, tout allait bien. Une « manif » ordinaire, quoi. Avec deux milliers de participants (chiffres CGT et police) dans le centre-ville de Besançon pour dénoncer, ici comme ailleurs, le sort fait à la fonction publique.
Mais au « terminus » du cortège, devant la préfecture, des policiers montrent les dents, pardon, leur bouclier et un harnachement anti-émeute. Une tenue disproportionnée ? Un gradé des forces de l’ordre signale que des « casseurs cagoulés » s’en sont pris à des commerces sur le parcours.
Vérification faite, près du palais Granvelle, une vitre du siège bisontin de la BNP est fêlée. Idem, mais plus discrètement, si l’on peut dire, pour l’ancienne boutique EDF de la rue de la République.
La manif se disperse quand soudain, deux jeunes sont « capturés » par un groupe de policiers, et mis à l’écart dans une cour de la rue de la Préfecture. Ils sont soupçonnés d’être les auteurs des dégradations. Une petite partie de la foule tente alors de les « libérer ». Aussitôt, des policiers donnent quelques coups de matraque et usent de gaz lacrymogène pour les en empêcher.
Au bout d’une demi-heure, les forces de l’ordre calment le jeu : les deux jeunes sont relâchés avant d’être convoqués prochainement au commissariat. Tous deux assurent n’être pour rien dans les dégradations, et avoir été pris « au pif » (sic).
La tension n’a donc pas débouché sur des affrontements sévères. Mais il est rare qu’une « manif » très organisée comme celle-ci donne lieu à un incident comme celui-ci. Même si les dégâts matériels sont très limités.
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Quelques graffitis et banderoles de Nantes et de Paris :
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Manif du 10 octobre à Toulouse : un gros cortège de tête, une manif sauvage et au moins une arrestation
IAATA / mercredi 11 octobre 2017
Tout commence avec une bonne centaine de lycéen-nes (et quelques soutiens), bien décidé-es à se montrer dans cette manif.
Le petit cortège démarre de St Sernin, pour se placer devant la CGT entre Arnaud B et Compans. De vigoureuses discussions s’amorcent avec le service d’ordre de la cgt qui part d’un fait irréfutable : « de toute façon, vous resterez pas devant« . Leurs arguments vont des plus débiles (« qu’est ce que vous venez foutre dans notre manif ?« ) aux plus rigolos (« prenez votre carte à la CGT et allez manifester avec l’UNEF« ).
Finalement, le cortège tient bon et s’élance en tête de manif vers Arnaud B où il est rejoint par des centaines d’étudiant-es puis par le pink bloc, le witch bloc et plein de non-encarté-es.
Le cortège festif et deter est composé de plus de 1000 personnes (1500 ?). On peut y entendre deux sonos bruyantes, plein de chants et slogans (« les CRS dans la Garonne !« ) ; des boules de peinture sont jetées sur des banques, des flics et des assurances ; trois fachos qui filmaient la manif se font confisquer leur smartphone et reçoivent quelques bleus en compensation.
Seul hic, on se demande ce que le NPA n’a pas compris dans le mot d’ordre : « cortège indépendant des partis et syndicats ». On devra leur dire que le P de NPA, c’est pour « parti ». A grand renfort de drapeaux, quelques lourdos d’entre eux se sont mis en tête de jouer les leaders étudiants et se sont placés devant les banderoles du cortège. Leur mégaphone avait du mal à couvrir les réguliers « tout le monde déteste le npa ! « .
Arrivé au terme de la manif classique à françois verdier, une grosse majorité du cortège ne veut pas en rester là et part en manif sauvage. Les accès sont verrouillés, les flics sont partout. Il ne reste plus qu’à remonter la manif en poussant les syndicalistes et travailleurs à nous rejoindre.
La flicaille est prise de vitesse au niveau de l’espace Saint George. Tout le monde s’engouffre dans le quartier Peri. La course devient frénétique, des poubelles sont renversées, des vitrines d’agence immobilière et de boite d’intérim sont défoncées, des « hourras » retentissent dans la foule. Une allégresse de courte durée. Une lourde charge de CRS et baqueux vient frapper plusieurs personnes au hasard, avec une arrestation à la clef. Ils en profiteront pour gazer tantôt au poivre, tantôt à la lacrymo. Ce qui reste de la manif sauvage repart avec les flics au cul vers le point de dispersion de la manif classique.
Même si tout n’a pas été parfait, cette manif peut être considérée comme une réussite, en oubliant évidemment pas d’apporter tout notre soutien à la personne arrêtée. C’est la première fois depuis longtemps qu’un cortège autonome, massif et offensif se retrouve dans les rues de toulouse.
Il s’agit maintenant de créer des cortèges où la police ne puisse pas rentrer quand elle le décide, d’apprendre à se protéger en portant foulard et masque de plongée, d’être assez fort-es pour envoyer chier les leaders autoproclamés et autres petits récupérateur de mouvement, d’être assez ouvert pour faire venir toujours plus de lycéen-nes, étudiant-es et précaires(ou pas) avec nous, et aussi et surtout d’être assez inventif-ves pour voir plus loin que les manifs ponctuelles, qui vont fatalement finir par nous lasser.
Bref, on continue de s’organiser, on a la patate et on n’a pas finit de les pourrir !
On se rechecke le 19, bisous !