L’Est Républicain / Jeudi 15 juin 2017
La façade de l’édifice religieux a été taguée dans la nuit de mercredi à jeudi. Au grand dam de l’abbé Bruard.
Ces écritures n’ont rien de saintes. « Nos vies, nos corps nous appartiennent », suivi de « à bas la charité, vive la solidarité ». En ce jour de bac de philo, voilà qui pourrait faire office d’énoncé de dissertation, mais il est peu probable que leur auteur soit mû d’un tel esprit éducatif. Un grand « A », peint à deux reprises, notamment sur la porte d’entrée, renvoie par ailleurs à la mouvance anarchiste.
Dans la nuit de mercredi à jeudi, ces tags ont noirci la façade de la cathédrale Saint-Jean de Besançon, dont la première pierre avait été posée ici même, au pied de la Citadelle, dès le IIIe siècle. L’édifice est classé monument historique. Propriétaire, l’État a porté plainte.
« Ça ne nous laisse pas neutre », réagit le père Bruard, recteur de la cathédrale, « nous sommes attaqués sur des sujets comme la vie et la charité, on a du mal à comprendre. Toute l’œuvre de charité a toujours été mise au service des hommes, c’est l’expression de l’amour de nos frères. L’Église a porté dans son histoire un message dont elle peut être fière. Alors pourquoi attaquer nos bâtiments ? »
C’est le troisième méfait de ce genre visant des édifices chrétiens de Besançon en quelques semaines, après des projections constatées sur l’église Saint-Martin des Chaprais et d’autres tags similaires visant, fin mai, l’église Saint-Joseph. Une enquête de police est menée pour identifier le ou les auteurs.