Le Parisien / jeudi 27 avril 2017
Près de 3000 personnes se sont rassemblés à Paris, Rennes ou Nantes ce jeudi pour protester contre les candidatures en présence au second tour de la présidentielle, provoquant des tensions avec les forces de l’ordre. «Ni Marine, ni Macron, ni patrie, ni patron». Plusieurs lycées ont été bloqués ce jeudi à Paris [aussi le Lycée Mozart au Blanc Mesnil; NdAtt.] par des élèves qui protestaient contre l’affiche du second second tour de l’élection présidentielle. A 8h30, «une vingtaine» de lycées parisiens étaient «diversement mobilisés», a déclaré le rectorat de Paris, précisant que quatre établissements étaient bloqués et six autres partiellement. «Pour les autres, ce sont des tentatives de blocage et ou des rassemblements devant l’établissement», a précisé le rectorat.
Devant le lycée Voltaire (XIe), une centaine de jeunes se sont rassemblé, certains le visage dissimulé par un foulard. Des poubelles ont été placées devant les portes de l’établissement. Les manifestants ont posé dessus des pancartes avec les mentions «Ni Marine, ni Macron, ni patrie, ni patron», «leurs élections, notre avenir». Un drapeau anarchiste flottait également. […]
A partir de 11 heures, environ mille personnes, en grande majorité des lycéens, se sont réunis sur la place de la République pour dire «non au FN». «Citoyens debout, les fachos sont parmi nous», pouvait-on lire sur certaines pancartes. Le cortège de manifestants s’est ensuite déplacé vers Bastille puis le boulevard Beaumarchais, où la tension est montée. Comme dimanche lors de la soirée d’élection présidentielle, des projectiles ont été jetés, des containers à bouteilles renversés, sous les gaz lacrymogènes diffusés par les forces de l’ordre. Des vitrines d’agences bancaires ont de nouveau été prises pour cibles.
A Rennes :
Un millier de personnes ont aussi défilé ce jeudi midi dans le centre-ville de Rennes (Ille-et-Vilaine) aux cris de «ni Le Pen ni Macron». Une manifestation émaillée d’incidents avec les forces de l’ordre. Avec pour mot d’ordre «#OnVautMieuxQueCa», les manifestants, 950 selon la police et 1.500 selon les organisateurs, ont défilé dans les rues du centre-ville. La manifestation a commencé dans le calme avant que certains manifestants ne tentent de rejoindre le centre historique, dont les accès avaient été bloqués par les forces de l’ordre, qui ont utilisé des gaz lacrymogène.
Une cinquantaine d’entre eux ont ensuite brièvement investi les voies à la gare de Rennes avant d’en être chassés par l’arrivée des forces de l’ordre qui les ont dispersés avec des grenades lacrymogènes. Un policier, pris à partie par un groupe, a sorti son arme de service et visé les manifestants «pendant une minute peut-être», selon un témoignage cité par 20 Minutes.
Les affrontements se sont ensuite poursuivis dans le centre-ville, à grand renfort de grenades lacrymogènes pour tenter de disperser le cortège. Ils étaient encore quelques centaines en début d’après-midi à défiler en petits groupes dans les rues, survolées par un hélicoptère de la gendarmerie, et au moins deux manifestants ont été interpellés, a constaté une journaliste de l’AFP. «C’est pas les immigrés, ni les sans-papiers qu’il faut expulser, c’est Marine Le Pen», «Macron, Le Pen, on n’en veut pas», ont scandé les manifestants. Sur des pancartes, on pouvait lire «Macron ou FHaine» ou encore «les vrais anti-système, c’est nous».
Ailleurs :
A Nantes aussi, quelques centaines de personnes se sont réunis pour manifester. Les mots d’ordre sont les mêmes qu’ailleurs : «Ni Macron, ni FN». Le cortège est parti peu avant 16h.
A Lyon, ils étaient 300 selon la police. Sur une banderole accrochée sur les grilles de l’Hôtel de ville, on pouvait lire : «Par mes actes et ma conso, je vote 365 jours par an. Toi qui ne te mobilises que 2 dimanches tous les 5 ans, vote comme bon te semble, mais ne fais pas la morale». En fin de rassemblement, des manifestants ont quitté la Place des Terreaux aux cris de »anticapitalistes !». Un groupe a ensuite voulu traverser l’un des ponts qui enjambe la Saône voisine et a été arrêté par les forces de l’ordre qui ont tiré des gaz lacrymogènes. D’autres jeunes se dirigeaient de l’autre côté du Rhône.
Enfin, quelque 250 personnes ont également marché à Toulouse, selon la préfecture. Ils étaient plus d’une centaine à scander «ni banquier, ni facho» à Dijon et 80 à Clermont-Ferrand, où aucun incident n’a eu lieu, selon la police.
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Paris : Manif sauvage le 28 au soir
extrait du Parisien / vendredi 28 avril 2017
[…] Une centaine de personnes criant «Ni Le Pen ni Macron» ont participé à une manifestation «sauvage» vendredi soir, dans l’est de Paris, pour protester contre le duel du second tour de l’élection présidentielle. Leur parcours au pas de course, qui a duré plus d’une demi-heure, s’est terminé à proximité de la gare de l’Est. Il a fortement perturbé la circulation, jusqu’à ce que les manifestants, poursuivis par plusieurs dizaines de gendarmes mobiles et des policiers arrivés en renfort, se dispersent soudainement sur les Grands boulevards.
Auparavant, une manifestation à l’appel des «autonomes» avait rassemblé quelques dizaines de personnes sur le parvis de l’Hôtel de ville, sans incident. […]