L’Est Républicain / Samedi 4 février 2017
Après un premier incident mardi, un second surveillant pénitentiaire s’est fait agresser, hier à la maison d’arrêt de Besançon. Signe d’une tension croissante entre les murs de la Butte. Le mouvement de grève 100 % local initié par les agents pénitentiaires de Besançon, le 8 décembre dernier, avait donné le ton : le mécontentement du personnel, soumis à une tension croissante, perce au grand jour. un observateur privilégié l’assure : « En prison, ça fonctionne par cycle ». Un cycle actuellement négatif que ces deux récentes agressions vont sans doute alimenter, dégradant davantage l’ambiance carcérale du moment.
Mardi matin, un gardien de prison s’est retrouvé pris à partie sur le pas de la porte d’une cellule par deux frères détenus, l’un d’eux le saisissant et le serrant à la gorge. À ce premier fait, jugé ce vendredi en comparution immédiate au tribunal de Besançon, s’est ajoutée hier matin une autre scène de violence, vécue cette fois à la cantine, pour une obscure histoire de distribution de tabac.
C’est en prêtant main-forte à son collègue qui, seul, faisait face à un climat d’hostilité, que cette seconde victime a été frappée au visage. Un puissant coup de poing l’a atteint sous l’œil gauche, autour duquel s’est formé un net coquard. Un geste accueilli par quelques applaudissements de la part d’autres détenus, témoins de l’agression. Une plainte sera déposée dans les jours à venir.
La réaction des surveillants pénitentiaires ne s’est pas fait attendre. Afin de marquer – symboliquement – leur solidarité et leur ras-le-bol, les agents, qui expliquaient « ne pas pouvoir assurer leur sécurité », ont interdit aux visiteurs extérieurs l’accès à la prison durant tout l’après-midi.
Un tract devait être rédigé et diffusé ce samedi par les syndicats CGT et UFAP, pour dénoncer notamment le manque d’effectif et des carences dans l’organisation interne de la prison bisontine.
Un travail de concertation entre les gardiens de prison bisontins et la direction de l’établissement avait été amorcé début décembre. Des réunions hebdomadaires sont organisées pour tenter d’améliorer la situation. Avec le risque que les deux événements de cette semaine enraye cette fragile mécanique.