Le Parisien / lundi 4 juillet 2016
Trois agents du GPIS (Groupement parisien interbailleurs de surveillance) ont été blessés par un engin incendiaire, dimanche soir, dans le XXe arrondissement de Paris. Ces fonctionnaires, âgés de 26 à 36 ans, étaient en patrouille dans la rue Duris, où se trouvent quelques petits immeubles HLM à la réputation sulfureuse, près de Ménilmontant, quand ils ont été pris à partie par une dizaine de jeunes. L’un d’entre eux a jeté une pierre sur leur véhicule, brisant une vitre, puis un autre a lancé un cocktail Molotov à l’intérieur.
Les trois agents du GPIS sont alors sortis de leur Scénic en feu. Mais alors qu’ils partaient en courant, ils ont été poursuivis par le groupe qui a continué à les viser avec des tirs de mortiers artisanaux, sans les atteindre. Le calme n’est revenu dans le quartier qu’à l’arrivée des policiers.
Les trois agents ont été brûlés au premier et au deuxième degré, aux bras, au visage et à la tête. Les caméras de vidéosurveillance ont filmé trois agresseurs en pleine fuite tandis que le laboratoire de la préfecture de police se rendait sur place pour collecter des indices supplémentaires. Selon la mairie, deux suspects ont déjà été arrêtés. « Mais rien ne dit qu’il s’agisse des bonnes personnes. Il faut encore procéder à des vérifications », temporise une source policière.
Ce n’est pas la première fois que le GPIS, service composé d’une centaine d’agents en charge de la surveillance de plus de 70 000 HLM à Paris, est attaqué. Fin mai, rue Brancion (XVe), une patrouille avait été mise en joue avec une arme de poing, de type pistolet automatique, puis encerclée et menacée avec un hachoir. « Malheureusement, les incidents sont réguliers. Nous avons bien des aérosols lacrymogènes pour nous défendre mais dans ces cas-là, on ne fait pas le poids », souffle un des agents attaqués.
Anne Hidalgo, la mairie (PS) de Paris, a condamné « avec la plus grande fermeté » cette nouvelle agression et salué le « courage » et le « professionnalisme » des blessés. « Je fais toute confiance aux services de police et de justice pour que tous les auteurs de ces faits inadmissibles soient identifiés et condamnés à la hauteur de leurs gestes », a-t-elle ajouté.
Pour Amine*, l’attaque dont ont été victimes trois agents du GPIS, dimanche soir dans le quartier de Ménilmontant, avait été préparée. « C’était hallucinant », répète-t-il, encore choqué par ce qu’il a vu cette nuit-là. « J’ai d’abord entendu comme un bris de verre. Puis j’ai aperçu des types — quatre ou cinq, avec des capuches sur la tête — s’avancer et littéralement canarder la voiture des agents du GPIS avec des pétards. Quand les assaillants leur ont lancé un cocktail Molotov, leur Scénic s’est embrasée en trois secondes. Les fonctionnaires ont couru comme des dingues. Un des gars avait les bras en feu. Mais les autres ont continué de les poursuivre avec leurs pétards. Ce sont des animaux, ils voulaient les tuer », lâche Amine.
* Le prénom a été changé.