La Voix du Nord / vendredi 1er juillet 2016
Jusqu’aux signatures de Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, et Pierre Gattaz, président du MEDEF ! Un tract, parti de l’usine Renault Douai, accuse la CFDT et le MEDEF de vouloir faire cause commune.
Sale temps pour la CFDT sur fond de loi Travail. Il y a eu les dégradations des locaux béthunois (dans la nuit du 22 au 23 juin), le bris des vitres du siège parisien par des individus cagoulés (le 23 juin), l’incendie criminel du siège bordelais (le 24 juin), et maintenant le MMS mensonger qui transite de téléphone portable en téléphone portable.
Tout part, d’après Anne-Marie Bouché, secrétaire générale CFDT métallurgie Douai & environs, de l’usine Renault Douai. Jeudi, un syndicaliste CFDT reçoit un message. Effarement ! La pièce jointe est un courrier à l’en-tête de la CFDT et… du MEDEF intitulé : « Ensemble pour la modernisation du dialogue social ».
Le texte, très bien rédigé au demeurant, dit, dans les grandes lignes, que les deux organisations envisagent de regrouper leurs forces au sein d’une nouvelle et unique organisation d’actifs : le MEDFDT. C’est l’acrononyme du Mouvement des entreprises de France pour le dialogue tranquille. En dépit de la signature conjointe du document par Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, et Pierre Gattaz, président du MEDEF, la ficelle est grosse. Pas suffisamment, a priori, pour éviter la bordée d’injures aux syndicalistes CFDT : « Vous êtes des collaborateurs ». En moins de temps qu’il faut pour dire ouf, une bonne partie des ouvriers de l’usine Georges-Besse était au courant de ce faux appel à voter la fusion CFDT/MEDEF (en bas du document, un coupon, à renvoyer au siège de la CFDT à Paris, invite les gens à se prononcer : pour, contre, je ne sais pas).
Le syndicat CFDT de Douai n’a pas goûté la « plaisanterie ». Le document a été transmis à Laurent Berger pour aller en justice ou pas. À l’usine, la CFDT a éteint l’incendie, en diffusant un tract dans les ateliers dénonçant « un acte inadmissible et insupportable qui porte atteinte à toute l’organisation ». La menace d’une action en justice « contre toute personne qui le relaye » est mentionnée.