La Croix (AFP) / vendredi 24 juin 2016
[…] Cent personnes ont été interpellées en amont du défilé parisien, 113 dans toute la France, et plus de 2.000 policiers étaient mobilisés à Paris. La sécurité avait été drastiquement renforcée avec des opérations de pré-filtrage et des contrôles d’identité. Seul écart signalé, une tentative de manifestation sauvage près de la Bastille une heure et demie après la fin de la manifestation officielle, rapidement contenue par les CRS. […]
Le Huffington Post / jeudi 23 juin 2016
LOI TRAVAIL – Il n’y a pas qu’à Paris que les opposants à la réforme du code du Travail étaient réunis jeudi 23 juin. Au-delà du cortège parisien sous très haute surveillance, des défilés ont eu lieu dans les principales villes de province. Si globalement les débordements ont été moins nombreux que lors des précédentes journées d’action, des casseurs ont tout de même sévi dans plusieurs métropoles [voir ci-dessous, NdAtt]. Pas à Paris, où jusqu’à la dispersion du cortège autour de la place de la Bastille, aucun écart n’avait été signalé, même si quelques manifestants avaient tenté de quitter le parcours officiel pour rejoindre les rues adjacentes. Une petite centaine de personnes avaient été interpellées avant 14h et le coup d’envoi de la manifestation, signe d’une vigilance particulière des forces de l’ordre particulièrement présentes. La manifestation s’est déroulée dans « dans des conditions optimales » sans casse ni heurts, a salué le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, lors d’une visite au siège de la préfecture de police. Policiers et gendarmes n’ont cependant pas pu empêcher que des manifestations sauvages partent dans d’autres quartiers de la capitale, plus ou moins proches de Bastille. Ce fut le cas place la Bourse où gare de Lyon où des manifestants ont tenté de bloquer les voies.
Rennes : C’est après le défilé syndical que ça devient sympa…
20 Minutes / jeudi 23 juin 2016
Après avoir défilé pendant plus de deux heures dans le calme dans le centre-ville, une partie du cortège d’opposants à la loi Travail a formé un nouveau cortège, qui déambule actuellement dans les rues de Rennes. Il rassemble un peu plus de 500 personnes.
De nombreuses dégradations ont été commises en marge de ce rassemblement. Des banques, agences intérim et agences immobilières ont été prises pour cible par des militants. Des vitrines ont été brisées, des distributeurs de billets ont été mis hors-service, et de nombreux tags ornent les murs. Le commissariat a également été pris pour cible. La police, présente aux abords du cortège, n’est pour l’instant pas intervenue. L’hélicoptère de la gendarmerie survole la ville.
La manifestation contre la loi Travail avait pourtant démarré dans le calme avec un rassemblement esplanade de Gaulle, avant la formation d’un cortège d’environ 2.000 personnes. Les syndicats ont cependant pris leurs distances dès les premières dégradations.
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Paris : Manif sauvage en début de soirée entre Ménil et Belleville
Le Parisien / vendredi 24 juin 2016
Une centaine de casseurs ont pris d’assaut le siège parisien de la CFDT jeudi soir vers 21 heures. Les individus cagoulés ont attaqué les locaux du syndicat, 4, boulevard de la Villette (XIXe) à coups de pavés et de barres de fer. Les grandes baies vitrées qui donnent sur la rue se sont retrouvées étoilées par les impacts des projectiles.
Les émeutiers ont ensuite commis quelques dégradations dans le quartier avant de se disperser [entre autre, quelques tags, plusieurs panneaux de pub et mobilier « JC-Decaux » réduits en miettes, une voiture EDF dégradée, des vitres de banques et leurs DAB défoncés, un véhicule de patrouille de police croisé en chemin caillassé… L’agence de « Pôle Emploi » de Belleville a également perdu quasiment toutes ses vitres, NdAtt.]. Un slogan – «C’est fini de trahir» – a été tracé à la peinture rouge sur l’une des vitres. Aucun assaillant n’a pénétré les lieux. Les forces de l’ordre ont interpellé quatre personnes. Manuel Valls a également réagi ce jeudi sur Twitter. « Les actes de dégradations du siège de la CFDT sont une attaque intolérable contre la démocratie sociale », indique le Premier ministre. Le patron de Confédération, Laurent Berger, s’est rendu sur place. «Nos locaux à Paris viennent d’être saccagés par des individus cagoulés. Cette attaque violente est un coup direct porté à la démocratie», a-t-il déploré sur son compte Twitter. «Stop à l’indignation sélective, ces agressions doivent être condamnées ! Certains prônent la violence, la CFDT défendra toujours le débat !», a-t-il martelé. La CFDT est une des centrales syndicales favorables à la loi travail. Ce jeudi matin, Laurent Berger avait ainsi prévenu qu’il serait «inacceptable» que le gouvernement cède aux anti-loi travail sur la primauté des accords d’entreprise. «Il faut que cela aille au bout. Si le gouvernement, et je ne crois pas qu’il le fera, revenait sur la négociation d’entreprise et revenait sur le compte personnel d’activité, il ferait une profonde erreur et la CFDT serait en face», a-t-il déclaré sur LCI.
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Paris : Tandis que le piège de Bastille se refermait…
Paris-Luttes.info / samedi 24 juin 2016
Récit de la journée du 23 juin, omettant intentionnellement la mascarade syndicale
Tandis que le piège de Bastille se refermait, certain-es se sont donné-es rendez vous en dehors de cette nasse géante, à hôtel de ville. Surprise ! (ou pas) c’était des dizaines de keufs qui nous attendaient. Téméraires quelque-unes armé-es une banderole partent malgré le dispositif policier imposant mais qui hésite à suivre, direction Rambuteau, les Halles, Montorgueuil. On est peu, mais les slogans sont rafraîchissants, des tags ornent les murs bourgeois jusque la place de la victoire, et les dans le cossu 1er arrdt. Le cortège grossit, et nous sommes presque 200 place de la bourse. 15 flics débarquent derrière, autant devant, le groupe se disperse, non sans laisser de traces : le LCL au coin de la bourse a reçu des projectiles, et une autolib’ est incendiée non loin de là.
J’apprends à ce moment là que des gens ont réussi à sortir de la nasse géante pour occuper les voies gare de Lyon. Sur le chemin, 2 « manifs sauvages », l’une partant de bastille sur le boulevard Richard Lenoir, l’autre remontant le boulevard Diderot. Et devant le comico du 12e, une centaine de personnes, bloquant la rue puis allant se solidariser des nassé-es sur les quais. Les flics sont omniprésents, ils nous attendent encore une fois.
Puis le mot tourne de se retrouver à 19h à Ménilmontant. Plus de 200 personnes répondent à l’appel, et rapidement les palabres des nuits deboutistes sont remplacés par des slogans offensifs. On est peut-être trois cent à partir, et cette fois pas un flic a l’horizon. Le temps de se masquer et de décider des cibles, d’essayer de rameuter les gens du quartier ( qui, s’ils ne sont pas venu-e-s avec nous,. nous ont plutôt encourag-é-es), et c’est la CFDT qui trinque. chaque vitre est méthodiquement défoncée, la porte d’entrée laisse place à un trou béant et un tag recouvre la façade : « finit de trahir »(sic). Le cortège est plus offensif et recherche de nouvelles cibles dans ce quartier « pauvre », sans banques ni vitrines a tous les coins de rues.
Le pole emploi de la rue vic-d’azur voit ses vitrines tomber, sous les hourras de la foule et les coup de massettes.. En bas une voiture de flic va passer un sale quart d’heure. Malgré la cinquantaine de projectiles qui vole sur la voiture, l’un des flics, derrière son pare brise fendu, va tirer (mal, heureusement), 3 coup de flashball, avant de se faire calmer par ses collègues et une heineken en pleine tête ! headshot ! ( pas assez de pavés, malheureusement). le cortège descend et c’est une banque et un concessionnaire auto qui tombent sous les coups des émeutiers, ainsi qu’une voiture de la sécurité mairie de paris qui est incendiée. Arrivé-es au croisement entre la rue Saint-Maur et la rue du buisson saint louis une 10aines de keufs sortent en trombe de leur voiture, bloquent la manif et jettent trois grenades de désenserclantes accompagnés des habituels coups de tonfa et gaz. Le groupe, pourtant suffisamment fourni pour faire face, se désagrège, et une personne tombe inanimée. Après de longues minutes, elle reprend connaissance aux mains des pompiers, sans que je ne puisse dire quoi que ce soit sur son état. [1]
En n’étant pas là où ils nous attendaient, en se posant des rendez-vous non négociés et hors des centrales syndicales, nous avons réussi à ce qu’il ne se passe pas juste rien aujourd’hui. Pour la prochaine, s’ils désirent nous empêcher, où même sinon, formons différents points de conflit, sortons des schémas militants. Ils ne nous autorisent même pas Bastille-Nation, soyons partout, et détruisons tout ! !
Notes
[1] Bfm-tv parle d’un état préoccupant, le point : « Un blessé avec plaie à la tête » a été constaté parmi ces manifestants, selon une autre source policière. Celui-ci « a été évacué vers un hôpital », a-t-elle ajouté, sans plus de précision. À 22 heures, neuf personnes avaient été interpellées au cours de ce rassemblement, a précisé cette même source.
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A Grenoble aussi c’est parti en « sauvage » dans la soirée…
Le Dauphiné / vendredi 24 juin 2016
150 personnes ont déambulé de façon sauvage, jeudi soir dans le centre de Grenoble, en scandant des slogans anti-police. Partis peu après 21h30 de la place Victor-Hugo, ils sont allés rue Bérenger où la façade de la banque BNP Paribas a été recouverte de peinture, les caméras de surveillance et les distributeurs automatiques de billets étant pour leur part cassés. Une bouteille remplie de peinture a également été lancée contre une voiture de police.
Repérés parmi les casseurs, quatre hommes ont pu être interpellés, vers 22h30, alors que les autres manifestants tentaient de s’interposer.
L’un d’eux était en possession d’un sac à dos dans lequel des morceaux d’aluminium et des bouteilles remplies d’acide ont été retrouvés.
Agés de 18, 21, 26 et 28 ans, les quatre suspects ont été placés en garde à vue.
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France 3 Isère / jeudi 24 juin 2016
Ce jeudi 23 juin, à l’occasion d’une nouvelle journée de mobilisation contre la Loi Travail, des membres du collectif « On bloque tout 38 » ont bloqué la Presqu’île scientifique, avec des feux de palettes. Quand la police est intervenue, les manifestants ont pris la fuite. Ce jeudi matin, en se réveillant, certains ont dû se demander ce qu’il se passait à Grenoble. Un panache de fumée se détachait, faisant penser à un incendie. Il s’agissait en réalité, comme ça a déjà été le cas, du collectif « On bloque tout 38 ». Un collectif qui a investi les abords du Pont d’Oxford aux alentours de 7h30 et bloqué l’accès à la Presqu’île scientifique en mettant le feu à des palettes. Pour eux, le mot d’ordre reste le retrait du projet de Loi Travail, jugé facteur de précarité pour les salariés. […] La police est intervenue aux alentours de 9 heures pour débloquer l’accès au pont et les manifestants se sont enfuis.
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L’État se donne des grands moyens et joue encore une fois la répression préventive; les SO syndicales sont toujours prêts à servir…
extrait du Parisien / mercredi 22 juin 2016
[…] «J’espère qu’il n’y aura pas de dérapages demain dans la manifestation. On va tout faire pour que ça se passe bien», a assuré Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO au micro de BFMTV. «Quand il y a des casseurs, ça nous dessert, on ne parle plus de la loi travail», explique le responsable syndical. […] Le préfet de police de Paris a annoncé que 2 000 policiers seront mobilisés jeudi [pour un parcours de 1,7 km…; NdAtt.], pour sécuriser la manifestation. Une centaine de personnes ont par ailleurs fait l’objet de mesures «d’interdictions de paraître». « Un dispositif de pré-filtrage sera mis en place afin d’éviter que puissent être introduits des projectiles ou des dispositifs permettant de se masquer », a précisé encore le préfet de police. Toujours selon lui, les responsables des organisations syndicales se sont engagés à « mettre en place un service d’ordre renforcé, structuré et dimensionné, compte tenu de ce qui s’est produit au cours des dernières manifestations ». […]
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Le Havre (Seine Maritime) : Des horodateurs détruits
Normandie actu / mardi 28 juin 2016
Des dégradations ont été constatées par la Ville du Havre (Seine-Maritime), en marge des manifestations des opposants à la loi travail. Une trentaine d’horodateurs installés le long des avenues où le cortège est passé, les 9 et 23 juin 2016, ont été vandalisés. Le préjudice toujours en cours d’estimation, pourrait s’élever à 75 000 euros. La Ville du Havre a fait le choix de porter plainte. […]
Jeudi 9 juin 2016, la Ville a comptabilisé une douzaine d’horodateurs cassés, après le passage des manifestants. Jeudi 23 juin 2016, leur nombre a grandi. Des dégradations ont été constatées sur une vingtaine d’horodateurs situés en centre-ville, le long des axes principaux que sont le Cours de la République et le boulevard de Strasbourg. Ces détériorations sont le fait de pétards qui ont été glissés dans le monnayeur. Ce jeudi 23 juin, d’autres dégradations avaient déjà été constatées du fait des lourdes charges de ces pétards. Les fenêtres d’un abribus avaient volé en éclats. L’incident avait même fait deux blessés.
La ville du Havre a déposé une première plainte, jeudi 9 juin. Une seconde a été enregistrée, jeudi 23 juin : « Une expertise est en cours pour définir un état précis des dégradations et déterminer la nature des interventions à prévoir : remplacement de pièces détruites ou renouvellement du matériel », indiquent les services de la mairie. À titre d’exemple, l’expertise des appareils endommagés à l’issue de la manifestation du 9 juin 2016 livre une estimation à 2 500 euros par horodateur, du coût des réparations nécessaires. »
En attendant leur réparation, les automobilistes vont tout de même devoir continuer à s’acquitter de leur ticket de stationnement en se rapprochant de l’horodateur le plus proche… en état de fonctionnement.