bfmtv / mardi 10 mai 2016
Des manifestations ont eu lieu mardi dans plusieurs villes, à Paris, Toulouse, Nantes, Rennes, ou encore Lyon, pour protester contre le recours à l’article 49.3 de la Constitution pour faire passer la loi Travail. […]
L’appel a été entendu dans plusieurs villes, notamment à Toulouse [cf plus d’infos en fin d’article, NdAtt], où un cortège de 1.000 personnes selon la police, 2.000 selon la CGT, s’est d’abord réuni place du Capitole, avant de sillonner la ville aux cris de « Toulouse, soulève-toi », « cette société-là, on n’en veut pas ». Jeunes, salariés, étudiants et lycéens, réunis spontanément à l’appel d’une intersyndicale CGT, FSU, Solidaires et Nuit debout, se sont ensuite dirigés vers le siège du PS de Haute-Garonne où ils ont été bloqués par un cordon de police. Des incidents sont alors survenus. Deux jeunes manifestants ont été blessés à la tête ainsi qu’un policier, selon les pompiers et la police.
Dans l’Ouest, plusieurs manifestations tendues ont eu lieu simultanément, les manifestants ciblant particulièrement le Parti socialiste. A Caen, un groupe d’une quarantaine de personnes a « saccagé » le local de la fédération départementale du PS, a indiqué un policier à l’AFP.
A Nantes [cf plus de détail en fin d’article, NdAtt], un premier défilé s’est déroulé en fin de journée avec quelques 400 personnes, qui ont défilé peu après 19h30 aux cris de « Tout le monde déteste le PS ». Les premiers heurts sont intervenus vers 21h30: passant devant la mairie de Nantes, à majorité socialiste, les manifestants ont tagué sa façade et essayé de casser les vitres. Après des jets de bouteilles dirigés vers les forces de l’ordre, ces dernières ont répliqué avec des gaz lacrymogènes. Les choses se sont apaisées autour de 22h50 bien que La République des Pyrénées indique que sur les coups de minuit, une centaine de manifestants ont eu maille à partir avec la police du côte de la place du Bouffay.
A Rennes [cf plus de détail en fin d’article, NdAtt] plus de 300 manifestants ont défilé dans les rues du centre historique en s’accompagnant de bruits de casseroles et de bidons et en scandant: « C’est pas le 49.3 qui fera la loi, la vraie démocratie, elle est ici! ».
A Lyon, ils étaient 500 sur la place des Terreaux, face à l’Hôtel de ville, dont certains scandaient « P comme pourris et S comme salauds, à bas le parti socialo » ou « Ça Va(lls) cinq minutes, maintenant dégage ». Une partie des manifestants est ensuite allée à la Croix-Rousse dégrader un local de police municipale et saccager un local du PS. Le site du quotidien lyonnais Le Progrès décrit l’état du bureau du parti politique après le passage de certains manifestants: vitrines détruites, mobilier endommagé et parfois traîné dans les rues voisines. Malgré ces incidents, le journal note qu’en centre-ville de nombreux groupes de manifestants discutaient pacifiquement dans la soirée.
A Grenoble, 500 personnes ont manifesté dans le centre-ville, selon la police, qui fait état de « nombreux incidents », notamment des vitrines de commerces brisées et un policier blessé. La police a procédé à une interpellation. La rédaction du Dauphiné Libéré a également été la cible de jets de projectiles, indique le journal sur son site internet.
D’autres manifestions ont réuni entre plusieurs dizaines et une centaine de personnes à Lille, Tours et Marseille. […]
*****
Lyon: « plus grand-chose ne tenait debout » dans le local PS de la Croix-Rousse
Le progrès / mardi 10 mai 2016
« Ce 49-3, il nous coûte cher. » Paroles amères de militants socialistes face au local PS de la rue Perrod, cible des opposants au projet de loi El Khomri qui, hier soir, ont déversé leur colère et protesté violemment contre le recours à l’article 49-3 pour faire passer la loi Travail. Vitrines explosées, mobilier saccagé, canapé, étagères et chaises éparpillées jusque dans les rues voisines : plus grand-chose ne tenait debout dans ce local du plateau de la Croix-Rousse où les militants tentaient, vers 21 heures, de remettre un peu d’ordre. Sur un mur extérieur, on pouvait lire en rouge un rageur “49-3” et sur la seule vitrine épargnée “Parti de Merde”, écrit à la va-vite par des manifestants survoltés.Un cortège de quelque 200 personnes, syndicalistes, anarchistes, étudiants mais aussi citoyens lambda, était parti de la place des Terreaux où le mouvement Nuit Debout s’était donné rendez-vous à 18 heures. Alors qu’une bonne centaine de personnes menait un sit-in, d’autres prenaient le parti de défiler aux cris de « 49.3, on n’en veut pas » ou encore « les jeunes dans la galère, les vieux dans la misère, cette société-là, on n’en veut pas ». […]
Grenoble: climat insurrectionnel
Le Dauphiné Libéré / jeudi 12 mai 2016
La manifestation non déclarée, organisée en quelques heures à l’appel du collectif « Nuit Debout », a totalement dégénéré mardi soir à Grenoble. Partis en cortège improvisé dans les rues du centre-ville, un millier d’opposants a tout d’abord protesté pacifiquement contre le recours à l’article 49.3 (permettant au gouvernement de faire adopter la loi Travail sans vote au parlement).
Mais dès la tombée de la nuit, des groupes de casseurs ont commis de nombreuses dégradations sur des devantures de banques, sur des distributeurs automatiques de billets, sur des abribus, une annexe de la mairie, sur l’immeuble du Dauphiné Libéré et sur divers commerces. Pendant près de trois heures, ces casseurs ont harcelé les forces de l’ordre qui ont répondu aux jets de projectiles (pavés, bouteilles en verre, pierres issues du ballast d’une ligne SNCF) par des grenades lacrymogènes.
Dans un climat insurrectionnel, les affrontements se sont généralisés dans le quartier de la gare et Chorier-Berriat, les policiers du corps urbain parvenant à empêcher les casseurs de gagner l’hyper-centre. Hier matin, à l’heure du bilan, la police faisait état de six blessés légers dans ses rangs – blessures causées par des projectiles –. Par ailleurs, un jeune homme de 20 ans suspecté d’avoir jeté des pierres à deux reprises sur les policiers a été interpellé et placé en garde à vue. Il a été légèrement blessé lors de son interpellation. Il devrait comparaître devant le tribunal correctionnel ce jeudi. […]
*****
Denain (Nord) : la permanence d’une député PS repeinte en rouge
La Voix du Nord / mercredi 11 mai 2016
Dans la nuit de mardi à mercredi, la façade de la permanence d’Anne-Lise Dufour a été recouverte de peinture rouge. Une opération coup de poing sans doute en rapport avec la décision du gouvernement d’utiliser le 49-3 pour la loi El-Khomri. Une réaction immédiate. C’est en tout cas ce qu’on pourrait croire, après les dégradations faites sur la permanence d’Anne-Lise Dufour, députée-maire PS de Denain. En effet, dans la nuit de mardi à mercredi, la façade du local a été recouverte d’une peinture rouge, notamment sur le visage de l’élue. Rouge, en référence à la couleur de la colère ? Difficile de ne pas croire à une relation de cause à effet, après que le gouvernement ait décidé d’utiliser le 49-3 pour faire passer la nouvelle loi du travail, dite loi El-Khomri. […] Elle a toutefois condamné les dégradations faites sur sa permanence, en expliquant que « la violence ne pouvait pas remplacer le débat ». Pour rappel, la semaine dernière, des syndicalistes de la CGT avaient mené une opération coup de poing à Denain, en collant sur la façade de la mairie des affiches contre cette nouvelle loi.
*****
Rouen: le PS une nouvelle fois souillé à la peinture
France 3 Haute-Normandie / mercredi 11 mai 2016
Partis politiques et banques ont été visés par 120 personnes qui ont manifesté ce mardi 10 mai, dans les rues de Rouen, contre l’intention du gouvernement d’appliquer l’article 49-3 pour faire passer la loi Travail. […] Les manifestants qui se sont rassemblés devant le siège du Parti Socialiste à Rouen ont jeté des œufs contre la vitrine et ont tagué « Valls on va te pendre ». Même traitement devant la permanence du parti Les Républicains, près de la Halle aux Toiles, quelques instants plus tard. Le message cette fois « Juppé : on t’attend ». Près de la cathédrale, place de la Calende, la Caisse d’Epargne a fait les frais du mécontentement des manifestants. Là encore un tag est posé contre la façade : « Voleurs ». ¨Par ailleurs, un véhicule qui tentait de passer dans le cortège a reçu des coups de pieds dans les portières.
*****
Montpellier : Blocage de tram et affrontements avec la flicaille
Midi Libre / mardi 10 mai 2016
Bombes lacrymo et autres grenades assourdissantes ont répondu aux jets de projectiles, ce mardi 10 mai dans la soirée, boulevard Bonne-Nouvelle à Montpellier… […] Cent à cent cinquante manifestants sont descendus dans l’Ecusson montpelliérain pour donner de la voix ce mardi soir vers 20 heures. Après avoir brûlé quelques poubelles du côté de la gare Saint-Roch, le cortège, qui a subi quelques tirs de gaz lacrymogène, est remonté vers la place de la Comédie. Encadrés par les policiers, le ton serait monté d’un coup et une voiture de police aurait même été caillassée. Un individu aurait alors été interpellé par les policiers de la Bac, ce qui aurait mis le feu aux poudres. Des jets de projectiles auraient alors émaillé la soirée, auxquels les policiers ont répondu par des bombes lacrymogènes et des grenades assourdissantes, boulevard Bonne-Nouvelle. Les manifestants sont ensuite descendus vers le Corum où ils ont bloqué la ligne 4 du Tramway avant de remonter par le boulevard Pasteur et la rue des Ecoles-laïques pour revenir vers l’hyper-centre. Derrière, les suivant comme leur ombre, de nombreux policiers casqués et des enquêteurs de la brigade anticriminalité. Par sécurité, de nombreux cars de policiers avaient pris position, vers 21 h 30, devant la préfecture.
*****
Caen: Tags et saccage du local PS
Ouest France / mardi 10 mai 2016
Le siège du PS a été la cible d’une action coup de poing, mardi soir, à Caen. Une réaction des anti-loi Travail après le recours du gouvernement au 49-3. Des sièges dehors, des tags sur la vitrine, l’exposition François-Mitterrand saccagée…, le siège du Parti socialiste du Calvados a été la cible d’une opération coup de poing, ce mardi soir, rue Paul-Toutain, à Caen. Une action revendiquée par les anti-loi Travail qui se sont retrouvés spontanément entre 60 et 70, en fin d’après-midi. « Pas assez pour manifester, nous avons ciblé le siège du PS », expliquent les membres. Le Parti socialiste a décidé de porter plainte.
*****
Dijon : Tags à foison et banques défoncées (et la permanence d’un député socialiste aussi)
Une manif nocturne s’est tenue dans les rues de Dijon ce mardi. Le Bien Public a publié un article dans lequel il montre une quantité innombrable de slogans tagués durant le parcours. Des banques (LCL, Crédit Mutuel..) ont également eu leurs vitres étoilées…
Bien public / mercredi 11 mai 2016
Dans la nuit de mardi à mercredi, des vitrines de la permanence parlementaire dijonnaise du député Laurent Grandguillaume ont été brisées. « C’est la préfecture qui m’a averti cette nuit que des vitres avaient été cassées. Je vais donc déposer plainte et faire réparer les dégâts. », témoigne le député de la première circonscription de Côte-d’Or. Il poursuit : « Les casseurs soutiennent l’antiparlementarisme par cet action et nourrissent ainsi le fascisme. Le but ici est d’intimider les parlementaires. Je ne céderais pas à ces intimidations et j’attends que les responsables des manifestations de mardi dénoncent aussi ces actes et ces dégradations. »
*****
Nantes: Jusque tard dans la nuit…
Cinq interpellations et des dégradations en ville (mobilier urbain, vitrine de la mairie rue de Strasbourg), c’est le bilan de la manifestation qui a eu lieu hier soir dans la foulée du rassemblement improvisé à 18 h 30 devant la préfecture. Vers 20 h 30, environ 500 manifestants sont partis de la place du Bouffay. Ils ont défilé dans le centre-ville de Nantes, en colère contre l’annonce du recours au 49.3 par Manuel Valls. Le jeu du chat et de la souris entre les manifestants et les policiers a duré tard dans la soirée. À minuit, des tensions ont eu lieu à Bouffay avec tirs de lacrymo. Fin de partie vers 2 h du matin.
*****
Rennes : Nocturne et sauvage
Ouest France / mercredi 11 mai 2016
Partis de la Cité, ils étaient près de 300 personnes à défiler dans les rues de Rennes ce mardi soir. La manifestation s’est déroulée sans incident majeur. Quelques vitrines ont quand même été vandalisées, comme celle du Crédit Agricole ou de GDF rue Nationale. Les forces de l’ordre, très nombreuses, ont notamment empêché les manifestants de se rendre place de la mairie ou du Parlement. Après un long jeu de chat et de souris, sans véritable affrontement, ils ont cessé de manifester vers 23h30, et sont retournés à la salle de la Cité. Ce mardi midi, une manifestation non-déclarée, au départ de la salle de la Cité, a traversé le centre historique de Rennes. Le groupe a ensuite perturbé le trafic SNCF en occupant les voies ferrées.
*****
Toulouse: Les flics protègent le PS, mais ne peuvent pas être devant chaque banque et sucette publicitaire…
IAATA / mercredi 11 mai 2016
[…] Une manif sauvage jusqu’au PS
A 19h, ça part en manif sauvage massive du Capitole (2000 personnes), par les boulevards direction le local du PS où une ligne de keufs bloque, gaze matraque allègrement, notamment au crâne. Au moins 2 personnes à l’hôpital. La manif repart sur les boulevards et se retrouve au Capitole.
Une deuxième manif pour le prix d’une
De 21h30 à 22h30, une nouvelle manif sauvage massive, déterminée et énergique déambule au centre-ville. Quelque distributeurs bancaires et panneaux publicitaires en payent le prix. La pression policière à l’arrière du cortège arrive à clairsemer le cortège, qui revient sur les boulevards et retournent au Capitole. On s’applaudit, la joie est de la partie. Les interventions au micro s’enchaînent jusqu’à 00h00.
En attente d’un bilan plus fiable, 3 arrestations auraient été constatées. 2 personnes à l’hôpital dont une est déjà sortie.
[NdAtt: dans un autre article publié sur iaata.info, on apprend qu’il y a eu pas mal de tags, que plusieurs agences immobilières ont également eu leurs vitres étoilées et que les flics ont essuyé quelques jets de cailloux. De plus, une vidéo de BFM tv, diffusée dans la matinée du 12 mai, montre la façade de la fédération PS de Haute-Garonne recouverte de peinture noire, ainsi que quelques tags sur les murs du quartier]
*****
Lorient : Tags sur le PS… et « Nuit debout » se dissocie une fois de plus
Ouest France / mercredi 11 mai 2016
Les locaux du parti socialiste (PS), boulevard Léon Blum à Lorient, ont été tagués après l’annonce de l’adoption sans vote du projet de loi El Khomri. Des tags manifestement réalisés dans la nuit, aux alentours d’1 h 30 du matin, après que le gouvernement a décidé de recourir à l’article 49-3 de la Constitution pour adopter sans vote le projet de loi travail. Ce n’est pas la première fois que la permanence PS est taguée. La police a confirmé « l’interpellation de deux personnes suite à ces dégradations en marge de la Nuit Debout » exceptionnelle qui s’est tenue mardi soir. Les participants de Nuit Debout affirment qu’aucune action de dégradation n’a été discutée ni commandée en assemblée mardi soir. « Mais il a pu y avoir des initiatives individuelles… », reconnaît Charles Mainié, animateur de la Nuit Debout Lorient.
*****
Grenoble : Et tout le monde déteste les citoyens !
Non-Fides / vendredi 13 mai 2016
Mardi 10 Mai, assemblée générale exceptionnelle à la MC2, bastion temporaire des citoyennistes de Nuit debout Grenoble.
Le gouvernement nous a fait un nouvel affront : en plus d’exister (ce qui en soit devrait entretenir la colère de toute personne pourvue d’une dignité), ce dernier a fait usage d’un article de la constitution lui permettant de faire passer « en force » son projet de réforme du code du travail.
Bon.
Réaction logique, il est proposé de partir en manif. Quelques apprenti-e-s politicien-ne-s professionnel-le-s proposent que nous allions nous faire enfermer sur la place de Verdun, heureusement, ça ne sera pas la tactique choisie.
Et là, juste avant de partir en manif’, des personnes (prétendant parler en leur nom propre, comme à chaque assemblée, alors qu’on peut y entendre habituellement des sociaux-traitres de l’UNEF et autres syndicalistes réformistes, allant jusqu’à des personnes présentes sur la liste municipale de Piolle) prennent la parole pour nous dire que, chose exceptionnelle parmi les Nuits debout de fRance et de navarre, celle de Grenoble a l’autorisation de la mairie (donc de l’Etat), et que si par le plus grand des hasard la rage que nous ressentons venait à croiser des vitrines et autres symboles de l’infamie étatiste/capitaliste, alors la pérennité de l’exceptionnelle Nuit debout grenobloise se verrait retirer son caractère exceptionnel (à savoir, l’autorisation de nos maîtres).
D’autres prises de parole suivent ainsi le même type d’argument, l’une d’entre-elles nous autorisant même à concrétiser notre colère durant les prochaines manifs, mais pas durant celle-ci.
Alors il convient de nuancer : d’autres voix s’élèveront évidemment pour s’insurger contre ces appels à la passivité lancés par des citoyen-ne-s passivistes patenté-e-s.
On finit donc par partir en manif. Le cortège grossit à mesure que les minutes s’écoulent, et la rage ne tarde pas à croiser quelques vitrines. On est nombreux, on est en colère mais surtout on est belles et beaux, tous.
Tous ? Pas tout à fait. Les casseureuses ont encore une fois sévi en marge de la manifestation. Les habituel-le-s casseureuses de révolte. On les reconnaît facilement : ielles ont la fâcheuse tendance à ne pas être masqué-e-s (c’est pourtant utile contre les lacrymos) et scandent des slogans réformistes demandant par exemple la démission de CE gouvernement (l’histoire ne dit pas qui ielles veulent mettre à la place) ou nommant de prétendu-e-s responsables de la misère qu’on vit, comme si celle-ci n’était pas structurelle [1]. Ça, ça reste malheureusement habituel. Mais en ce soir du 10 Mai 2016, la violence citoyenniste est montée d’un cran. Alors que quelques joyeuses et joyeux amateurices de bricolage s’affairaient méticuleusement sur l’un des pires symboles de l’exploitation de Grenoble [2], l’on a pu entendre ce slogan : « Et tout le monde déteste les casseurs ». Une véritable ode à la passivité.
Ce que ces citoyen-ne-s acharné-e-s ne veulent pas comprendre, c’est d’une part qu’ielles réutilisent à leur compte un mot du pouvoir : « casseurs ». De quel côté de la barricade sont-ielles ? D’autre part, celleux qu’ielles affublent du qualificatif de « casseurs » construisent en réalité bien plus pertinemment un monde dans lequel nous, qui voulons vivre sans autorité, voulons nous épanouir, comparé à ces citoyen-ne-s qui veulent réécrire la constitution, symbole et constituant ultime de l’infamie étatiste.
Heureusement, malgré la ténacité des casseureuses de révolte, on peut dire que la manif s’est très bien déroulée. On déplorera tout de même une interpellation (d’après la presse bourgeoise), courage à cette personne, donc.
Terminons par cette affirmation laconique et non argumentée : « Le/la citoyen-ne est unE flic en civil » (l’inverse est tout aussi valide, mais certainement moins intéressant pour identifier de potentiels ennemis)
Notes :
[1] Nommer des responsables politique inatteignables est bien souvent l’apanage de celleux qui veulent les remplacer, méfiance ! On ne réglera pas le problème de l’exploitation en envoyant « El-Khomri à la mine » ni « Macron au charbon » mais en détruisant concrètement les outils et les responsables directs de notre exploitation.
[2] L’école de management de Grenoble, qui forme celleux qui seront chargé-E-s de nous donner des ordres dégueulasses et de nous mettre la pression au service du Capital tout puissant.