Le Parisien / samedi 23 avril 2016
Une voiture de police a été incendiée et une autre dégradée lors d’affrontements avec les forces de l’ordre, en marge du mouvement Nuit Debout, dans la nuit de vendredi à samedi, place de la République à Paris.
Alors que l’ambiance de la soirée avait été calme jusqu’à minuit, émaillée seulement vers 23 heures de quelques jets de projectiles, douze personnes ont été interpellées entre 0h15 et 2h30. Placées en garde à vue notamment pour attroupement et jet de projectiles, «elles feront l’objet de poursuites judiciaires appropriées», affirme ce samedi matin la préfecture de police (PP) de Paris, dans un communiqué.
Vers 0h15, selon la préfecture de police de Paris, «la tension est soudain montée très rapidement» près de la rue du Faubourg-du-Temple, sans qu’on en perçoive la raison, témoigne notre photographe présent sur place. Quelques personnes, une centaine selon la PP, s’en sont prises aux forces de l’ordre. Des projectiles sont partis et un véhicule de police banalisé, une Mégane break blanche, a été incendié et entièrement détruite.
Les policiers ont fait usage de lacrymogènes pour disperser la foule et permettre l’intervention des pompiers. Le calme est alors revenu très rapidement, assurait encore notre photographe. La préfecture assure, elle, que les incidents se sont poursuivis jusqu’à 2 heures du matin. Et que deux autres véhicules, de la RATP, ont été endommagés.
Ces incidents interviennent après une semaine de calme autour de la place de la République, théâtre d’échauffourées nocturnes à répétition ces dernières semaines. Dans la nuit de vendredi à samedi derniers, une centaine de personnes avait jeté et brûlé palettes et détritus avant de lancer des projectiles sur les forces de l’ordre. Elles avaient été dispersées, et 21 d’entre elles avaient été interpellées.
La veille, alors que le président François Hollande terminait une émission télévisée, environ 300 manifestants, selon la police, avaient voulu quitter la place pour marcher vers l’Elysée. Déviées par un cordon de CRS, elles avaient ensuite sillonné des rues des 10e et 19e arrondissements, où des casseurs avaient brisé des vitrines et des abribus et vandalisé des véhicules. La semaine précédente, la tentative de quelques centaines de personnes de se rendre au domicile du Premier ministre Manuel Valls avait également conduit à des incidents.
Depuis le début du mouvement il y a trois semaines, 36 personnes ont été arrêtées en marge de Nuit debout, dont 35 ont été placées en garde à vue, avait indiqué la Préfecture de police samedi dernier.