A Paris la BAC reçoit des fusils d’assaut, l’armement des polices municipales du Val d’Oise se généralise

Le Parisien / lundi 29 février 2016

Des fusils d’assaut, de nouveaux gilets pare-balles plus performants, des casques et visières balistiques. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a détaillé ce lundi matin, au commissariat du XXe arrondissement, le matériel de pointe dont vont désormais bénéficier les policiers des brigades anticriminalité (BAC) de Paris et des trois départements de petite couronne (Seine-Saint-Denis, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne).

«Il était nécessaire que vous soyez en mesure de répliquer aux tirs d’armes de type Kalachnikov que certains criminels n’hésitent désormais plus à utiliser contre vous », a précisé Bernard Cazeneuve à l’adresse des policiers. Le plan, baptisé BAC-PSIG 2016, est doté d’une enveloppe de 17 M€, qui permettra, d’ici au mois de juin, de doter les brigades de 204 fusils d’assaut HK G 36, jusqu’à présent réservés aux unités d’élite. 1 474 casques et visières balistiques, 1 835 gilets pare-balles, 241 boucliers, 116 pistolets à impulsion électrique, 134 lanceurs de balles de défense, 981 bâtons télescopiques et 25 200 munitions de défense de courte portée seront également livrés avant l’été. Une initiative largement saluée par les représentants syndicaux, qui demandent maintenant qu’un effort soit fait sur la formation des fonctionnaires. «L’équipement de chaque policier, a souligné le ministre de l’Intérieur, comprendra également deux grenades, un bâton de défense, des protège-tibias et épaules, et une paire de gants de palpation. » Le parc automobile enfin, autre sujet de crispation, devrait être modernisé : 65 nouveaux véhicules équipés d’un coffre sécurisé susceptible de contenir un fusil-mitrailleur arriveront d’ici la fin du mois de mai dans les services parisiens.

—————

Le Parisien / mardi 23 février 2016

De deux polices municipales armées, le Val-d’Oise passera bientôt à dix-sept. La demande d’armement a fortement progressé après les attentats de novembre, rallongeant les délais d’attente pour les formations délivrées par le CNFPT. Armer ou pas sa police municipale ? Dans le Val-d’Oise comme ailleurs, de plus en plus de maires optent pour la première solution. Le département, qui ne compte à ce jour que deux villes armées (les policiers d’Argenteuil sont munis de lanceurs de balles de défense et ceux de Montmagny de pistolets à impulsion électrique), a donné son accord à quinze nouvelles communes. Quatre autres (Argenteuil, Deuil-la-Barre, Enghien et Herblay pour les revolvers) sont en attente d’une réponse. « Le nombre de maires qui ont décidé d’armer leurs polices municipales a augmenté dès septembre mais ce phénomène s’est nettement accéléré en novembre après les attentats », explique Jean-Simon Mérandat, le directeur de cabinet du préfet. Si bien que les délais d’attente pour partir à l’une des trois formations délivrées par le Centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT) se rallongent. A Cormeilles-en-Parisis, qui n’a pas encore officiellement effectué la demande d’armement, on a anticipé le coup : la formation des 22 policiers municipaux a débuté ce lundi. A chaque fois, les maires demandeurs ont été reçus en préfecture pour « faire le point sur la délinquance dans leur communepour s’assurer de l’adéquation du type d’armement demandé avec le type de délinquance constatéeet s’assurer qu’ils sont bien conscients de leurs responsabilités pénales et des coûts ». Qu’ils optent pour le revolver Manhurin de type 38 Spécial (comme à Franconville, Magny-en-Vexin, Persan et Saint-Brice), pour le pistolet à impulsion électrique (Eragny, Ezanville, Herblay, L’Isle-Adam, Saint-Ouen-l’Aumône, Magny-en-Vexin) ou pour le lanceur de balles de défense (Franconville, Persan, Sannois, Taverny), choisir d’armer sa police entraîne en effet des dépenses de sécurisation des postes de police, d’entretien des armes, de formation et de recyclage des agents. A Franconville, par exemple, première ville à avoir demandé à armer ses policiers, le coût de la police municipale pour 2015 s’élève à 1,3 M€. Il comprend notamment l’achat de révolvers, de flash ball, d’aérosols lacrymogènes et de Tonfa. « La demande d’armement des maires est parfaitement réfléchie et éclairée, poursuit Jean-Simon Mérandat. Elle n’est généralement pas refusée mais elle peut être réorientée sur une autre arme. » Pour Eaubonne, Ermont, Le Plessis-Bouchard et Saint-Leu, qui disposent d’une police intercommunale, le choix de l’arme n’est « pas encore décidé » selon le sénateur-maire (LR) d’Ermont Hugues Portelli malgré l’accord préfectoral pour les trois armes. « Les policiers municipaux et nationaux ont un rôle différent, rappelle l’élu. Pour les premiers, c’est d’abord de la prévention même s’ils doivent pouvoir se défendre. Mais cela ne veut pas forcément dire avec une arme à feu. Les pistolets à impulsion électrique et les lanceurs de balles de défense suffiront largement selon moi. »

Ce contenu a été publié dans Les outils de l'ennemi, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.