Paris-Luttes.info / dimanche 31 janvier 2016
Le 30 janvier a eu lieu une grande mobilisation unitaire pour la levée de l’état d’urgence. Malheureusement, un faf est passé par là. Nous vous proposons ici le bref récit des faits ainsi qu’un léger portrait. « Militaire en civil » ou fasciste ?
Suite à la manifestation contre l’état d’urgence ce samedi 30 janvier, la presse s’est déchaînée concernant « une agression de deux militaires en plein Paris » : le figaro, libération, le point, 20minutes, le parisien [voir ci-dessous; NdAtt.], l’express et bfm.
Attardons-nous quelques instants sur cette phrase :
« L’enquête devra notamment s’attacher à déterminer s’ils ont été visés en raison de leur qualité de militaire ou s’ils ont pu être pris pour des militants d’extrême-droite, précise une source proche de l’enquête. »
Tout d’abord, pourquoi certains journaux précisent le fait qu’il soit en civil et d’autres pas ? De plus, qu’est-ce qu’aurait à foutre un militaire en pleine manif contre l’état d’urgence ?
Ensuite, qu’est-ce que des gens auraient à taper sur un/des militaires, hors le fait d’être anti-militariste ? [sic! ce n’est pas suffisant? NdAtt.] Pourquoi pas les agents de voirie, les vendeurs de légumes et les taxis tant que nous y sommes, ce n’est pas sérieux. [Vous étes serieux, avec vos comparaisons? NdAtt.]
Reprenons-donc notre manifestation.
Alors que nous déambulons de manière joyeuse contre l’état d’urgence [sic!], un type bouscule légèrement dans le dos certain-es d’entre nous en disant « bouge de là » pour nous passer devant, nous y prêtons qu’une attention assez légère en lui disant qu’il n’a pas à pousser – même légèrement – les gens comme cela dans la rue, puis, continuons notre chemin, on ne prête plus attention à ce type.
Ensuite, quelques dizaines de mètres plus loin, le cortège se dirige vers la gauche de manière perpendiculaire, là, l’individu est au téléphone, il a continué tout droit, il revient vers nous et invective la foule avec deux saluts fascistes, par deux fois (du cœur vers le haut).
La presse va peut-être nous faire croire qu’il avait une crampe au bras ?
Est-il militaire ? Vendeur de fruits & légumes ? Taxi ? Il pourrait même être les 3 à la fois car habillé comme vous et moi, tout simplement, le « militaire en civil » est un fasciste.
La suite, vous la connaissez, il a malencontreusement glissé sur une peau de banane et s’est retrouvé au sol avec quelques personnes sur son dos afin de l’aider à se muscler et à se relever. Il s’agit d’un fasciste, point final, sa fonction n’a pas à être précisée, si ce n’est uniquement si elle est liée au fait que cet individu était en civil.
Avant que le téléphone effectue une balade (définitive ?) dans la Seine, des personnes chargées de bonnes intentions se sont amusées à regarder un peu le contenu de ce dernier.
Ainsi, nous avons récupéré un peu de contenu intéressant, hors le fait qu’il soit inscrit sur netechangisme et qu’il drague pas mal sur whatsapp et qu’il utilise Uber, des photos ont attiré notre attention, cependant, elles n’ont pas pu toutes être extraites.
Voici donc Rémi Maillet, fasciste, et accessoirement para, originaire du sud et résident à Viroflay (78), visiblement en poste à la base aérienne de Villacoublay (78).
Il y a fort à parier que Rémi Maillet n’a pas parlé de cela aux policiers qui ont pris sa déposition, nous nous devons de rétablir un peu de vérité.
Conclusions :
Rémi Maillet n’a pas été pris pour un militant d’extrême-droite, il en est un, la nuance est importante [mais si c’était pas un faf, « juste » un militaire, ile mériterait quand même des coups; NdAtt].
En 2016, des militaires en civil font des salut nazi au passage d’une manifestation anti autoritaire et se font passer pour des victimes en affichant leur « qualité de militaire ».
Ne leur laissons pas la rue, même quelques instants.
[…]
—————
Une exemple de la langue de bois de la presse:
Deux militaires agressés en marge de la manif anti état d’urgence
Le Parisien / samedi 30 janvier 2016
Deux militaires en civil ont été agressés en fin d’après-midi en marge de la manifestation pour dénoncer l’état d’urgence et le projet de déchéance de nationalité. Les deux victimes, mobilisés dans le cadre du plan vigipirate, font partie de l’opération Sentinelle mais étaient ce jour en repos.
L’agression a eu lieu rue Richelieu dans le Ie arrondissement aux alentours de 16h45 heures. Une vingtaine d’hommes habillés en noir, masqués ou cagoulés les ont encerclés. L’un des militaires, blessé à l’arcade sourcilière a été soigné sur place par les pompiers. L’enquête a été confiée au commissariat du 1e arrondissement.
Les policiers devront s’attacher à déterminer s’ils ont été visés en raison de leur qualité de militaire ou s’ils ont pu être pris pour des militants d’extrême-droite, selon une source proche de l’enquête. Le téléphone de l’un des deux militaires, a également été dérobé. Les agresseurs qui ont réussi à prendre la fuite sont activement recherchés.