Le Monde / samedi 24 janvier 2016
La ville de Calais, frappée de plein fouet par la crise migratoire [sic!], a connu au cours du week-end des 23 et 24 janvier une forte poussée de fièvre, marqué par des débordements en marge d’une manifestation pacifique pour les migrants. Après avoir brièvement occupé un ferry, des migrants et des militants ont été interpellés par la police, tandis que des commerçants calaisiens organisaient une contre-manifestation pour « soutenir les emplois » dans ce contexte explosif. Tout a commencé samedi par le défilé pacifique de quelque 2 000 personnes dans les rues de Calais pour exprimer leur « solidarité » avec les migrants et réclamer « des conditions d’accueil dignes ». Parmi elles, des Français, des Anglais, des Italiens, des Belges mais aussi de nombreux migrants, et des représentants politiques, comme la députée européenne écologiste Karima Delli ou l’ex-candidat d’extrême gauche à l’élection présidentielle Philippe Poutou (NPA).
Les manifestants s’étaient rassemblés pacifiquement « par solidarité et pour dénoncer l’inactivité de l’Etat français qui n’a pas la volonté d’assurer une vie meilleure aux réfugiés » [sic!], comme l’a déclaré Rino, un étudiant italien de 22 ans, venu de Paris en bus et pour qui « une tragédie humaine » se joue à Calais.
« No jungle, no jungle », ont scandé les migrants qui ont pris part à la manifestation. « Ici, nous vivons de façon pire que des animaux ! », s’est insurgé Wali, un migrant afghan qui vit dans la « jungle », ce bidonville situé près de la rocade portuaire où survivent quelque 4 000 personnes.
A l’issue du défilé, quelques centaines de personnes ont forcé un barrage en fin d’après-midi pour tenter de monter à bord du ferry Spirit of Britain, en provenance de Douvres et stationné dans le port. Sur les quelque 150 personnes qui étaient parvenues à pénétrer dans l’enceinte du port, plusieurs dizaines ont réussi à monter à bord du navire, assurant vouloir rejoindre la Grande-Bretagne.
Vers 20 h 30, après plus de trois heures de blocage et la fermeture provisoire du premier port de voyageurs de France, les migrants ont été évacués par la police, qui a dû avoir recours à une passerelle mobile pour faire la jonction avec le bateau. Selon la préfecture du Pas-de-Calais, 24 migrants et 11 militants de l’association No Border (réseau de militants altermondialistes qui viennent en aide aux migrants) ont été interpellés sur le ferry et emmenés dans les locaux de la Police de l’air et des frontières (PAF).
Parmi eux, six migrants et deux militants de No Border seront jugés lundi 25 janvieren comparution immédiate pour « infraction au code des transports » [leur procès est reporté au 22 février; les migrants sont en taule, les « militants » sous contrôle juducuaire; NdAttaque]. Ils risquent une amende de 3 750 euros et six mois de prison.
La maire (LR) de Calais Natacha Bouchart a en outre regretté « des débordements sérieux » en centre-ville où la statue du Général De Gaulle et d’Yvonne de Gaulle a été taguée « + Nik la France + ». « Une nouvelle fois, la preuve est faite par l’exemple que les manifestations organisées par des pseudo-défenseurs des migrants ont essentiellement pour vocation de perturber la vie économique », a-t-elle déclaré, réclamant la venue de François Hollande sur place pour « régler les problèmes » liés à la « jungle ».
Des heurts ont également eu lieu en marge de la manifestation avec deux habitants calaisiens, dont l’un a brandi un fusil en forme de menace [au fait il s’agit de deux fascistes locaux bien connus; NdAttaque]
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