Challenges.fr / lundi 18 janvier 2016
Pour tenter d’enrayer le vandalisme, JCDecaux annonce la signature avec Christiane Taubira d’une convention pour proposer une réparation pénale aux adultes auteurs de vandalisme sur les vélib’.
JCDecaux ne sait plus quoi faire avec son vélib’. Si c’est devenu un étendard de la vie parisienne, l’activité n’est pas très rémunératrice. Motif? Le vandalisme. Pour tenter de l’enrayer, JCDecaux annonce ce lundi 18 janvier la signature avec Christiane Taubira d’une convention pour proposer une réparation pénale aux adultes auteurs de vandalisme sur les vélib’. Si la famille Decaux rechigne à donner des chiffres précis sur ses diverses activités, elle reconnaît que le vandalisme coûte cher sans plus. On parle de 5 millions d’euros par an. La ville de Paris le finance à hauteur de 1,6 million d’euros par an. Rien qu’en 2014, plus de 8.000 vélos ont été vandalisés à Paris, soit 44% du parc. Bon an mal an, JCDecaux dépose plus de 1.000 plaintes par an à Paris.
La comparaison avec les autres capitales européennes est cruelle: Londres qui propose 8.000 vélos en libre-service (non gérés par Decaux) n’a subi que 143 vols au cours des trois premières années d’exercice. A Vienne, en Autriche, où les vélos sont gérés par Decaux, « il n’y a pas de vandalisme et quasiment pas de vol », confie Pierre Folon, médiateur des vélos en libre-service chez JCDecaux. Le vandalisme est plus fréquent à Lyon et Toulouse mais il y en a peu à Marseille, quasiment pas à Nancy ou Mulhouse qui sont également gérés par JCDecaux. « Nous avons une convention de réparation pénale à Mulhouse explique Pierre Foulon, mais elle n’est quasiment jamais utilisée pour le vandalisme des vélos, il n’y en a trop peu. »
Dès 2013, pour lutter contre le phénomène, JCDecaux, la ville de Paris, le procureur de la République de Paris et la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) ont signé une première convention dite de « réparation pénale » qui visait à mettre en place une alternative aux poursuites judiciaires pour les mineurs coupables de vandalisme sur les vélib’. Baptisée « Tu casses, tu répares », la mesure leur permettait d’éviter de passer devant un juge. Quelque 150 jeunes ont été ainsi amenés à suivre des stages de sensibilisation dans les ateliers de réparation des Vélib’ pendant les vacances scolaires. « Ils ont pris conscience que leurs actes avaient des conséquences, que leurs délits étaient réparés par des personnes. Pas un seul n’a récidivé », se félicite-t-on chez JCDecaux.
JCDecaux signe une nouvelle convention avec Christiane Taubira pour étendre la mesure aux majeurs. Le dispositif « Tu casses, tu répares » s’applique désormais aux majeurs. Cette fois-ci, il peut s’agir d’une peine de travaux d’intérêt général, comme alternative aux poursuites judiciaires.
Le système vélib’ est assez particulier. L’intégralité des recettes d’abonnement et de location est versée à la ville de Paris. En contrepartie, elle confie l’exploitation des panneaux publicitaires à JCDecaux. Le parisien peut donc avoir l’illusion que le vélib’ n’est pas cher. En réalité il le paye par une restriction des espaces piétons qui sont encombrés par des panneaux publicitaires et par un invraisemblable mobilier urbain, inutile et encombrant qui gêne considérablement la marche à pied.
http://luciolesdanslanuit.blogspot.fr/2010/03/capitalisme-vert-et-bagne.html