Le Courrier Picard / lundi 26 octobre 2015
l était 23 h 26, ce samedi 24 octobre, lorsque six pompiers de Nogent-sur-Oise, professionnels et volontaires, ont quitté en trombe leur caserne pour deux feux de détritus signalés non loin de là, rue Philéas-Lebesgue. Sur place, ils sont tombés dans un véritable piège. « Des jeunes sont arrivés de tous les côtés, relate un responsable du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis) de l’Oise. Des barrières ont été installées pour empêcher le fourgon de partir. » Et bien sûr, impossible d’accéder aux feux.
À 21 h 41, un premier cocktail Molotov a touché le véhicule, juste au-dessus du réservoir d’essence. Puis ont suivi des pierres et d’autres engins explosifs. L’un des pompiers a été légèrement blessé. Seule l’arrivée de la brigade anticriminalité de la police nationale permet au fourgon de prendre le large. À l’abri près d’un gymnase, protégés par les forces de l’ordre, les pompiers ont dû attendre une heure du matin pour pouvoir prendre en charge les incendies.
Si le lien n’est pas formellement établi, ce déchaînement de violence faisait suite à l’interpellation d’un jeune un peu plus tôt dans la journée. Selon le maire de la commune, Jean-françois Dardenne, « ce quartier est le plus problématique de Nogent en termes de vivre ensemble ». L’élu indique que « des médecins rencontrent aussi des difficultés et menacent de s’en aller »… « Est-ce que c’est cela que cherchent ces jeunes ? » Un plan de rénovation urbaine est à l’œuvre, « mais il ne sera achevé qu’en 2019 ».
L’incident de ce week-end n’est pas sans rappeler celui du 15 juillet dernier, dans le quartier Saint-Jean de Beauvais. Là encore, des jeunes attendaient les secours avec des pierres. Des actes « sauvages » que dénonce fermement le président du Sdis, Éric de Valroger, élu compiégnois et conseiller départemental. « Il est inadmissible que des sapeurs-pompiers qui interviennent parfois au péril de leur vie soient mis en danger par des voyous, martèle l’élu. Nous espérons vivement que l’enquête aboutisse, que les auteurs seront sévèrement sanctionnés. »
[…] En parallèle, une réunion s’est tenue ce même lundi à la sous-préfecture de Senlis pour faire le point sur un protocole signé le 21 juillet dernier, après l’incident de Beauvais, entre le Sdis et les forces de l’ordre isarienne. L’objectif étant d’organiser l’accompagnement des secours lors d’interventions dans des quartiers sensibles.