L’Est républicain / jeudi 13 août 2015
Dans la nuit de mercredi à jeudi, un engin de chantier a été détruit par un incendie volontaire. L’alerte a été donnée vers 2 h 10 par des locataires d’un immeuble voisin. Leur attention avait été attirée par une forte odeur de brûlé. À ce moment-là, la cabine et le moteur étaient embrasés. Selon les témoins, une ou plusieurs personnes auraient pénétré, en forçant des barrières, dans l’enclos de la base arrière d’un chantier d’adduction d’eau. La communauté d’agglomération d’eau profite de l’été pour remplacer des conduites d’eau du boulevard Kennedy, de la rue de Bruxelles et de la rue Saussot. Les travaux sont menés par l’entreprise Colas [appartenant au groupe de constructeurs de taules Bouygues; NdR] et des sous-traitants. Ainsi la pelle mécanique qui a brûlé, appartient à Jean-Michel Laemlin, un chef d’entreprise de Lachapelle-sous-Chaux. Depuis un mois et demi qu’il collabore aux travaux, il avait pris des mesures exceptionnelles pour prévenir la destruction de son engin.
« Chaque soir », déclare-t-il dépité, « j’ai pris la peine de ramener ma pelle dans mon entreprise. Je la conduisais chaque matin sur le chantier. Coup de malchance mercredi. Mon porte-chars est tombé en panne. Je n’ai laissé ma pelle qu’une nuit sur le chantier des Résidences. Maintenant un engin de sept ans d’une valeur de 30.000 € est détruit. C’est à moi de trouver des solutions et d’effectuer des démarches. Ceux qui ont fait ça s‘en foutent. Quand je vois ça je dis vive la France. »
L’acte gratuit a ravivé la paranoïa des gérants d’entreprises du Bâtiment et des Travaux publics. Elle est née en 2013 après une première série d’incendies. Le phénomène s’était poursuivi jusqu’à l’automne 2014 jusqu’à l’interpellation d’un Belfortain dans une autre affaire. Après son incarcération le phénomène avait cessé. Mais il est officiellement trop tôt pour faire un lien avec ce que nous avions qualifié d’incendies à la pelle. De leur côté, les chefs d’entreprises craignaient que tout recommence.