Le Courrier Picard / lundi 3 août 2015
Nonchalant, moqueur, insolent, M. G. veut-il jouer les gros durs ? Hier, devant le tribunal correctionnel de Beauvais, la carapace ne s’est pas fendue. Le jeune homme de 21 ans était poursuivi pour avoir vandalisé, le 19 juillet, la vitrine de la boulangerie du centre commercial des Champs Dolents, à Beauvais. Cette nuit-là, d’autres établissements s’étaient plaints de dégradations mais le prévenu n’a été poursuivi que pour les faits propres à la boulangerie.
C’est par vengeance qu’il aurait agi. Victime d’une agression, le jeune homme raconte avoir été frappé à coups de matraque télescopique par un proche de la boulangerie, qui lui reproche d’être un fauteur de troubles à Argentine. « Le mec, je ne le connaissais pas », lâche-t-il finalement durant l’audience. Ce qui le pousse quand même à s’en prendre au commerce. Il jette un caillou qui brise en étoile la vitrine de la boulangerie, avant d’y mettre des coups de pied. Durant la nuit, des individus seraient même rentrés pour voler certaines choses, selon le patron, qui a découvert l’état de son commerce au petit matin.
Interpellé le soir même et hospitalisé pour ses blessures, le prévenu menace les policiers et vocifère des jurons. « Les policiers me parlaient mal. On me manque de respect, je fais pareil. » À la lecture de l’enquête sociale sur sa situation, M. G. va jusqu’à rire au nez des magistrats. « Je préfère rire que pleurer », avance-t-il quand on le reprend à l’ordre. Il n’y a pourtant pas de quoi fanfaronner. Le jeune homme n’a respecté aucun cadre de son contrôle judiciaire, condamné déjà à de nombreuses reprises, notamment pour des dégradations et d’outrage. « Ce n’est pas parce que j’ai fait ça que j’ai besoin d’aller voir un psy », répond-il.
À tenir tête aux juges, il aggrave son cas. Le président du tribunal correctionnel demande que le prévenu soit tenu à l’écart des plaidoiries. Il n’entendra pas les réquisitions du procureur – quatre mois de prison ferme – qui dénonce un acte gratuit. « Il ne respecte aucune forme d’autorité. » Me Fiumagalli, l’avocate de la défense, tente d’ajouter un peu de profondeur au caractère « d’écorché vif » de son client. « Il a été victime de violences policières et sa plainte a été classée, il vient de perdre un proche, il le vit très mal, finies les bêtises de mineurs, les délits pour nous. »
Le président et ses assesseurs ont condamné M. G. à quatre mois de prison ferme et à la révocation de son sursis à hauteur de deux mois. Le prévenu a été maintenu en détention.