Midi Libre / vendredi 26 juin 2015
Tout débute mercredi 24 juin, peu après 16 h, alors qu’un policier de la brigade anticriminalité (Bac) du commissariat de Narbonne – qui n’était pas en service – faisait ses courses avec sa compagne et ses deux enfants dans un supermarché de la ville. Pendant leurs achats, l’homme a été pris à partie par un groupe de quatre jeunes hommes, qui l’avaient reconnu comme étant policier. Une rencontre au cours de laquelle un Narbonnais de 22 ans, défavorablement connu de la police – et présenté par le syndicat Alliance comme « multirécidiviste » – s’est montré menaçant, en présence de la famille du policier, particulièrement choquée.Suite à ces menaces, une plainte a immédiatement été déposée par le fonctionnaire pour menaces et outrages. L’histoire aurait pu en rester là mais, vers 19 h, un équipage de la Bac est appelé à intervenir à Saint-Jean Saint-Pierre, alors qu’une rixe est en cours au pied d’un immeuble de l’avenue Pompidor. Sur place, les policiers calment les protagonistes.
Un groupe au sein duquel les fonctionnaires identifient l’auteur des menaces sur leur collègue, alors qu’il s’éloigne, et procèdent à son arrestation… non sans difficultés. Car la trentaine de personnes présente fait alors bloc pour s’opposer à l’arrestation, proférant à leur tour insultes et menaces à l’endroit des policiers, les obligeant à faire usage de leurs bombes lacrymogènes. Lors de leur départ, les fonctionnaires ont également essuyé plusieurs jets de pierre, causant d’importants dégâts sur leur véhicule.
Le jeune homme interpellé – également trouvé porteur de résine de cannabis – a été placé en garde à vue, mercredi, afin d’être entendu sur les faits d’outrages, qu’il n’a pas reconnu, malgré les témoignages de la famille. Les investigations se poursuivent et nécessiteront l’audition d’autres témoins, ainsi que l’exploitation d’éventuelles images de vidéosurveillance. Par ailleurs, un deuxième habitant du quartier, âgé de 20 ans et identifié par les policiers comme ayant participé au caillassage, a également été interpellé à son domicile, jeudi 25 au matin. En fin de journée, jeudi, les deux hommes étaient toujours en garde à vue.
Alliance Police nationale a été prompt à réagir, dénonçant les événements « avec la plus grande fermeté ». Par la voix de son coordinateur régional, David Leyraud (sa gueule ci-à côté, au cas où vous le croisiez en faisant vous courses, lui ou l’autre flic qui pose à sa droite, Eric Barrabes; NdR), le syndicat juge inacceptable « de tels agissements » et réclame « le retour des peines planchers pour les agresseurs de personnes dépositaires de l’autorité publique ». Et de conclure par un soutien « au policier et à sa famille », et par des félicitations aux policiers « pour leur courage et leur sang-froid ».