metronews / vendredi 13 mars 2015
Après les bons résultats de la mesure « Tu casses, tu répares », lancée en 2013, en partenariat avec JC Decaux pour les dégradations sur les Vélib, la Ville veut étendre le dispositif à l’ensemble de l’espace public. Devoir réparer ce qu’on a cassé. Et, forcément, ne plus avoir envie de recommencer. C’est simple, mais il fallait y penser. A Paris, le dispositif « Tu casses, tu répares », lancé en 2013, a tellement bien fonctionné que la Ville décidé de le reconduire et de l’étendre. La mesure fait partie d’un panel d’actions destinées à prévenir la délinquance des jeunes à Paris, dans le cadre du nouveau Contrat parisien de prévention et de sécurité 2015-2020. Le texte va être présenté lundi devant le Conseil de Paris.
« Tu casses, tu répares », le principe est facile à comprendre : tout est dans le titre. Le dispositif a été lancé à la suite de l’augmentation du nombre de dégradations sur le parc Vélib’ : les jeunes condamnés pour des dégradations ou des vols de vélos sont reçus en stage pendant les vacances scolaires dans les ateliers de JD Decaux, société en charge du parc de vélos en libre-service. Là, les mineurs doivent mettre la main à la pâte : aux côtés des employés, ils aident à des travaux de rénovation ou de maintenance sur les Vélib ou les stations.
Le même dispositif pour l’ensemble de l’espace public
« Cette mesure de réparation pénale permet aux jeunes de prendre conscience des conséquences de leurs actes sur le fonctionnement de Vélib’ et des équipes qui travaillent derrière », indique Colombe Brossel, adjointe en charge de la sécurité à la Ville de Paris. « C’est aussi l’occasion pour eux de rentrer en contact avec le monde professionnel, d’en découvrir les rythmes et les codes. » Bref, au bout de deux ans, l’heure d’un demi-bilan, Colombes Brossel, est définitivement convaincue : « 90% des jeunes qui sont passés par ces stages n’ont jamais été condamnés pour un autre délit par la Justice », indique-t-elle. « C’est un des dispositifs les plus efficaces en matière d’alternative à la peine. »
Alors forcément, une recette qui marche, cela se partage. La Ville va donc étendre la mesure à l’ensemble des dégradations de l’espace public. Un partenariat va être conclu avec la société Evesa, en charge des éclairages public, et des bailleurs sociaux parisiens. L’extension du dispositif permettra aussi d’absorber plus de jeunes qui choisissent de faire ces deux jours de stage, plutôt que de passer devant le juge. Les ateliers de JC Decaux ont en effet accueilli une cinquantaine de mineurs depuis 2013. Bien, mais insuffisant pour faire face à une liste d’attente qui ne cesse de s’allonger, rançon du succès oblige !
Trois grands axes pour le nouveau Contrat parisien de prévention et de sécurité
Un nouveau Contrat de prévention et de sécurité va être présenté lundi en Conseil de Paris. Ce document dresse les grandes orientations en matière de sécurité à Paris pour les cinq années à venir, pour les cinq acteurs qui travaillent en lien sur ce dossier : la Ville de Paris, la Préfecture de police, le Parquet de Paris, l’Éducation nationale et la Préfecture de Paris. Le CPPS 2015-2020 présente trois nouvelles priorités : prévenir la délinquance des jeunes, protéger les personnes vulnérables, lutter contre les violences faites aux femmes , renforcer l’aide aux victimes, et améliorer la tranquillité publique. 31 fiches actions sont déclinées, avec neuf thèmes nouveaux, comme prévenir la radicalisation des familles, mettre à l’abri les familles dormant dans la rue, renforcer la sécurité des seniors et des touristes, lutter contre la vente à la sauvette, promouvoir une vie nocturne apaisée ou encore prévenir la délinquance dans les transports.