Le parisien / lundi 2 mars 2015
« Pourtant c’était pas le 14 juillet… » Mais ça en avait tout l’air, a sous-entendu cette habitante du quartier des Mordacs, qui a vu de son balcon une échauffourée entre jeunes et policiers qui s’est déroulée dimanche en fin de journée, à coups de bombes lacrymogènes et de grenades assourdissantes. Il est environ 18 heures lorsque des policiers contrôlent un jeune homme. Alors que la vérification prend fin, celui-ci insulte les fonctionnaires et se réfugie dans la boulangerie du quartier, où il finira par donner un coup-de-poing dans la tête à un des policiers. Au moment où il est maîtrisé, il reçoit le renfort de son frère qui intervient pour le « libérer ». Un policier fait usage d’une bombe lacrymogène. À son tour, le frère frappe également un fonctionnaire au visage. Un attroupement de plusieurs dizaines de personnes, trente à quarante, se forme alors près de la boulangerie. « On a entendu des pétards, raconte cette même voisine, au logement avec vue sur la boulangerie. On a vu un nuage de fumée blanche, des policiers et des jeunes, au moins une vingtaine, qui couraient dans tous les sens. »
Visés par des projectiles, les policiers répliquent avec les grenades assourdissantes. Des membres de la BAC interviennent en renfort. Les policiers ont fini par repartir avec le premier jeune homme, finalement le seul interpellé. Le premier policier a 30 jours d’ITT (incapacité totale de travail), le second une journée. Tous les deux devraient porter plainte.