Le Parisien / mardi 13 mai 2014
De quatre mois avec sursis à 30 mois d’emprisonnement, dont 24 ferme. Le tribunal pour enfants d’Amiens (Somme) a condamné mardi cinq jeunes hommes pour leur participation aux émeutes d’août 2012 dans les quartiers nord de la ville, a annoncé le parquet général. Ces condamnations sont proches des réquisitions du ministère public, qui avait demandé entre six mois avec sursis et trois ans d’emprisonnement, dont deux ferme, contre ces jeunes âgés aujourd’hui de 16 à 19 ans, mais tous mineurs au moment des faits.
Aucun mandat de dépôt n’a été prononcé par le tribunal pour enfants à l’encontre de ces jeunes, qui étaient jugés à huis clos depuis lundi, pour des dégradations, des violences volontaires avec armes et, pour certains, association de malfaiteurs.
Le jugement a été accueilli diversement par les avocats des prévenus, certains exprimant « un demi-soulagement » et saluant des condamnations « mesurées ». D’autres ont l’intention de faire appel car « insatisfaits juridiquement ». La peine la plus lourde a été prononcée contre le frère cadet d’un jeune du quartier, dont le décès dans un accident de moto avait servi de détonateur aux violents affrontements entre forces de l’ordre et une centaine d’habitants.
Les faits remontent à la nuit du 13 au 14 août 2012, dans le quartier classé quelques jours plus tôt en zone de sécurité prioritaire (ZSP), au lendemain d’un contrôle de police à proximité d’une cérémonie organisée en hommage au défunt. Dix-sept policiers avaient été blessés, dont certains par arme à feu, et plusieurs bâtiments publics, dont une école maternelle, avaient été incendiés, causant des millions d’euros de dégâts et suscitant une vive émotion dans l’opinion et jusqu’au plus haut sommet de l’Etat.