Charente libre / jeudi 10 avril 2014
Jeudi soir, Martin Rigou collait des affiches à Bordeaux avec trois militants quand ils ont été pris à partie. Martin Rigou est un étudiant cognaçais de 19 ans. En Charente, il est à la tête des « Jeunes Pop », la branche jeunesse de l’UMP. A Bordeaux IV, il étudie le droit, en première année, et est également co-responsable de l’UNI-MET, un syndicat étudiant classé à droite. Jeudi soir, lui et trois militants procédaient à un collage d’affiche sur le campus de Bordraux IV à Pessac, lorsqu’ils ont été attaqués par trois jeunes hommes, vers 0h30.
« Ca a été très brutal et rapide. Ils ont cassé notre matériel et volé une partie de nos affaires. Ils nous ont insultés, nous traitant de fachos et nous ont dit ‘si on vous revoit ici, vous êtes morts’ avant de repartir. Une de nos militantes leur a couru après car ils avaient emporté les clés de son véhicule et sa voiture. Ils les ont restituées mais ont violemment projeté notre amie au sol. On a appelé la police qui est arrivée très vite sur les lieux mais n’est pas parvenue à mettre la main sur nos agresseurs. On a accompagné notre amie aux urgences et nous avons déposé plainte au commissariat. »
Martin Rigou reconnaît avoir eu « peur ». Il décrit trois hommes « impressionnants, vêtus de noir et en kaki, chaussés de Rangers. L’un était encagoulé, les autres portaient des foulards et des casquettes couvrant leurs crânes rasés. » Pour Martin Rigou, ça ne fait aucun doute, cette agression porte la marque des « anti-fas », comprendre les antifascistes, regroupant des groupuscules d’extrême-gauche.
« Depuis un an environ, la lutte syndicale est de plus en plus tendue sur les campus bordelais. On essuie régulièrement des insultes et des intimidations. Pour les antifas, les fascistes ne sont pas seulement les militants d’extrême-droite, mais aussi les centristes et les gens de droite. On parle trop peu de ces mouvements violents, qui ne sont rien d’autre que des fascistes de gauche. Ce sont des mouvements dangereux qui tentent d’empêcher de manière totalement antidémocratique des gens qui ne pensent pas comme eux de s’exprimer. En tout cas cela ne fait que renforcer mon envie de me battre – pacifiquement – pour les idées que nous défendons. »
Ces agresseurs au look skinhead pourraient-ils être d’extrême-droite? Non, selon Martin Rigou: « On se fait aussi agresser par le GUD (une organisation d’extrême-droite) mais eux nous traitent de gauchos. Et là, on s’est fait taxer de fachos. » CQFD.