Le Parisien / samedi 9 avril 2016
[…] Les manifestations contre la loi Travail organisées ce samedi dans toute la France ont rassemblé 120 000 personnes selon le ministère de l’Intérieur.
Les chiffres des syndicats n’étaient pas encore connus en début de soirée. Plus de 200 rassemblements ou défilés étaient organisés et des incidents ont émaillé certains d’entre eux.
D’après la place Beauvau, 27 personnes ont été interpellées, dont dix à Paris, huit à Rennes et six à Nantes. Dans un communiqué, le ministre Bernard Cazeneuve a condamné «très fermement les violences perpétrées par plusieurs centaines de casseurs en marge des manifestations» à «Paris, Rennes, Nantes, Toulouse et Strasbourg».
[…] A Paris, une centaine de jeunes se sont réunis samedi matin place de la Nation, dans le calme, sous forte surveillance policière, avant de rejoindre leurs aînés place de la République. Selon la police, le cortège a rassemblé de 18 000 à 20 000 manifestants. Les manifestant évoquaient le chiffre de 110 000 manifestants. Le défilé est parti aux environ de 14 heures en direction de la Nation (en passant par Bastille) […]
Selon le préfet de police de Paris Michel Cadot, trois policiers ont été légèrement blessés et dix manifestants ont été interpellés pour des jets de projectiles. En fin de parcours, place de la Nation, des dizaines de manifestants cagoulés et vêtus de sombre ont lancé des bouteilles, des bâtons et des pétards contre des CRS.
Des jeunes ont également soulevé des grilles entourant des arbres à leur base. Les forces de l’ordre ont répliqué en chargeant les manifestants et en jetant des grenades lacrymogènes. Un hélicoptère des forces de l’ordre était également visible et survolait la place de la Nation à basse altitude. Les heurts semblaient toutefois terminés en début de soirée.
Michel Cadot a dénoncé la présence «en tête de cortège, dès le début de la manifestation, d’un groupe de 300 à 400 militants extrémistes, militants radicaux» avec «la volonté manifeste d’en découdre avec les forces de l’ordre». Le préfet de police a toutefois assuré que la manifestation s’est «globalement» déroulée «dans des conditions correctes».
A Rennes, 1 700 personnes se sont rassemblées selon la préfecture contre 6 500 le 31 mars, près du centre historique, avec en tête des jeunes portant pour certains des masques de carnaval ou des cagoules. Le défilé a été marqué par des heurts. Les forces de l’ordre ont fait usage à plusieurs reprises de gaz lacrymogènes et de grenades assourdissantes contre des jeunes gens qui voulaient accéder à l’hypercentre historique de la ville, la place de la mairie et celle du Parlement de Bretagne.
Selon la préfecture, huit personnes ont été interpellées et quatre membres des forces de l’ordre ont été blessés.
A Nantes, des heurts ont opposé des manifestants aux forces de l’ordre samedi à Nantes, à l’occasion d’une nouvelle mobilisation contre la loi travail qui rassemblait 2.600 personnes selon la préfecture, 15.000 selon la CGT. Les forces de l’ordre ont été à plusieurs reprises la cible de projectiles divers, pavés, cailloux, bouteilles et oeufs. Elles ont répliqué en tirant des grenades lacrymogènes et en faisant usage de lances à eau pour empêcher l’accès à l’hypercentre. Six personnes ont été interpellées et plusieurs conduites au poste de police pour des vérifications d’identité, selon la préfecture.
En début de manifestation, un groupe de 7 ou 8 journalistes a été pris à partie, poursuivi et caillassé par une trentaine de très jeunes gens, vraisemblablement mineurs et ne se réclamant d’aucun syndicats. Ces jeunes s’en sont également pris à une équipe de BFM TV qui faisait un direct. L’un des journalistes a reçu un coup de poing et a eu une dent cassé.
Des scènes de violences urbaines se sont répétées à plusieurs reprises par la suite avec des groupes de plusieurs dizaines, voire de centaines de jeunes, qui tentaient de dresser des barricades avec des éléments de chantiers, ou lançaient des projectiles sur les forces de l’ordre, avant d’être repoussés à grands renforts de gaz lacrymogènes. D’abord place du Commerce, où se trouve une importante station de tramway, puis, longuement, devant le CHU environné de nuages de lacrymogènes, et par la suite plus à l’Est et plus près du centre-ville, devant le carré Feydeau. Le calme n’était pas revenu avant 18 heures.
A Toulouse, les manifestants étaient 8 000 selon la police et 20 000 selon la CGT, contre 20 000 à 100 000 le 31 mars. De nombreux manifestants participent aussi au mouvement Nuit debout.
Les salariés de diverses entreprises ont également défilé, en particulier les Continental en grève, ou encore la filière aéronautique avec Airbus et Liebherr, mais aussi des agents hospitaliers, territoriaux, de la Caf (Caisse d’allocations familiales), la Poste, des télécoms, de l’Éducation nationale, cheminots, chômeurs et intermittents.
A Strasbourg, dans une ambiance festive, la manifestation a rassemblé 1 350 personnes selon la police, 3 000 selon les organisateurs. Le 31, ils étaient 5 000 selon la police et 8 000 selon les organisateurs. Beaucoup d’étudiants, de lycéens et de professeurs étaient absents pour cause de vacances scolaires, relevaient les organisateurs.
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A Nantes : Saccage et tabassage de journaflics:
Le Parisien / 9 avril 2016
En début de manifestation, un groupe de 7 ou 8 journalistes, photographes et reporters d’images, a été pris à partie, poursuivi et caillassé par une trentaine de très jeunes gens, vraisemblablement mineurs et ne se réclamant d’aucun syndicat, a rapporté un photographe de l’AFP, lui-même poursuivi. Ces jeunes, visages masqués, cherchaient apparemment à leur voler leur matériel.
Ces jeunes s’en sont également pris, peu auparavant, à une équipe de BFMTV qui faisait un direct. Ils ne sont pas parvenus à voler leur matériel, mais l’un des journalistes a reçu un coup de poing et eu une dent cassée, tandis que la caméra était endommagée par l’arrachage du micro, a raconté l’un des deux journalistes de BFMTV, Pierre-Emmanuel Becet.
Des scènes de violences urbaines se sont répétées à plusieurs reprises par la suite avec des groupes de plusieurs dizaines, voire de centaines de jeunes, qui tentaient de dresser des barricades avec des éléments de chantiers, ou lançaient des projectiles sur les forces de l’ordre, avant d’être repoussés à grands renforts de gaz lacrymogènes. D’abord place du Commerce, où se trouve une importante station de tramway, puis, longuement, devant le CHU environné de nuages de lacrymogènes, et par la suite plus à l’Est et plus près du centre-ville, devant le carré Feydeau.
De nombreux mobiliers urbains ont été dégradés – abribus brûlés, poubelles incendiées -, ainsi que des agences bancaires ou immobilières, notamment celle de Vinci immobilier, société du groupe Vinci, le concessionnaire du projet contesté de futur aéroport à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes.
En début de soirée, il restait de petits groupes épars en ville mais le gros de la manifestation s’était dispersé tandis que débutait, place du Bouffay, vers 19 heures, la 5e nuit debout de Nantes. Environ 300 personnes étaient réunies en cercle, avec une table au milieu recouverte d’une banderole «Solidarité contre les violences policières».
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A Rennes : Affrontements, flics blessés
Ouest-France / dimanche 10 avril 2016
Ce samedi, à 17 h 30, le préfet d’Ille-et-Vilaine et de la région Bretagne a, lors d’une conférence de presse, fait un point après les nouveaux débordements qui se sont produits lors de la sixième manifestation liée à la loi Travail, à Rennes. […]
Pour le préfet, la manifestation de ce samedi a rassemblé « 1 700 personnes, dont 650 manifestants venus de l’Université de Rennes 2. Parmi ces 650 manifestants, 80 cagoulés, armés de battes de base-ball et de toutes sortes de projectiles ».
[…] pour Patrick Strzoda, « ce sont les casseurs qui les ont agressées [les flics; NdAtt.] ». D’abord rue de Rohan, avec « jets de fumigènes, de bouteilles de liquides inflammables et de pavés descellés ». Ensuite, bien plus tard, après la dispersion officielle de la manifestation, en bas de la place des Lices.
« Là, les manifestants ont provoqué un incendie sur la voie publique, puis ont empêché un camion de pompiers de se rendre sur une intervention ».
Le préfet a également annoncé « que le poste de police de Villejean avait été vandalisé ».
Ce samedi, 210 policiers ont été déployés pour faire face aux débordements. Ils ont tiré 200 grenades lacrymogènes « pour se dégager ». Huit personnes ont été interpellées pour « jets de projectiles, ports d’armes et rébellion ».
« Quatre policiers ont été blessés » a annoncé le préfet. « Un premier CRS a subi une double fracture de la main, un second a été blessé aux yeux et un troisième souffre de problèmes auditifs. Ils ont été admis à l’hôpital. Un quatrième policier, membre de la section d’intervention, a été blessé par le jet d’un boulon ». […]
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Encore une manif agitée dans les rues de Marseille
mars-infos.org / 11 avril 2016
Vers 14h place de gaulle, environ un millier de personnes passent devant le cortège de la cgt pour prendre la tête la manif. 10000, peut-être 20000 personnes étaient présentes en tout.
Le très classique canebière-liauteaud s’est déroulé dans le calme. Et alors que tout le monde attendait l’arrivée de la manif à castellane, surprise, le cortège de tête est parti en manif sauvage vers baille. Dans une ambiance nettement plus offensive et masquée, 500 personnes ont pris la rue Lodi. Une envie de faire un coucou aux petits fachos du 14 rue navarin a été tenté mais les bakeux veillaient sur leurs protégés et nous ont empêché d’accéder à la rue.
Le cortège est reparti vers le centre-ville et la tension est encore monté d’un cran. Des tags ont fait leur apparition, les poubelles étaient systématiquement renversées au milieu de la route, des banques et sucettes de pub devront changer leur vitrine. Un joli bordel a secoué l’artère commerçante St Ferréol. Plus loin, devant le medef quelques crs semblaient peu sereins de voir des centaines de gens les encercler. À juste titre puisque quelques minutes plus tard, pendant qu’ils se prenaient canettes et cailloux, ils se sont fait repeindre à l’extincteur en même temps que la façade du medef. Les gazages ont commencés juste après.
Dans la confusion qui a suivie, les bakeux ont fait une arrestation. Il aurait une fois de plus été possible de tenter une désarrestation, malheureusement pas assez de gens ont cherché à libérer la personne.
Le cortège est arrivé sur la canebière et s’est dirigé vers le vieux-port, on sentait bien que ça démangeait les flics de gazer à tout va mais le samedi après-midi, ça aurait incommodé les touristes…
Après une halte à l’hotel de ville et une nouvelle option peinture sur les flics, le cortège est remonté par la canebière. Des cars de crs qui pensaient longer la manif en toute impunité se sont pris quelques kick et coups de barre en fer. S’en est suivi une charge de flics. Le cortège s’est ensuite dispersé au cours ju.
Contrairement aux discours victimisateurs qu’on peut entendre ici ou là en assemblée, que ce soit à cette manif ou à une autre, les flics ne nous ont pas attaqué gratuitement pour le plaisir. C’est lorsque l’on devient offensif et dangereux que l’État lâche ses chiens de garde pour rétablir l’ordre. Plutôt que de pleurer et de se plaindre de la répression, organisons nous pour la combattre !
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Court récit de la manif à Caen du 9 avril
Indymedia Nantes / dimanche 10 avril 2016
Manif de 2000 personnes. Le cortège de l’AG de Luttes, des lycéens et lycéennes et de la coordination des intermittents et intermittentes prend la tête de la manif, non sans quelques prises de bec avec les bureaucrates de la CGT. Dès le départ, banques et assurances sont visées par des bombes de peintures et des œufs. Arrivé au niveau des Ponts de l’Orne, les flics barrent la route. Quelques projectiles sont lancés. Le reste de la manif continue, et après un face à face de quelques minutes, tout le monde repart. Des tags sont faits sur les arrêts de tram et les banques, les parcmètres sont sabotés. Après une pause musicale à la Préfecture face aux flics, un cortège part vers la Place Saint-Sauveur où doit se tenir une AG et débuter une Nuit Debout. Plusieurs centaines de personnes y passeront la soirée. Discours citoyennistes de rigueur…
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A Paris, manif calme qui finit avec une bataille Place de la Nation
Le Monde / samedi 9 avril 2016
Des heurts opposaient des manifestants aux forces de l’ordre en fin de parcours du cortège parisien contre la loi travail.
Plusieurs dizaines de manifestants cagoulés et vêtus de sombre ont lancé des projectiles, notamment des bouteilles, des bâtons et des pétards, contre des CRS sur la place de la Nation, où le défilé parti de République est censé se disperser.
Des jeunes ont également soulevé des grilles entourant des arbres à leur base. Les forces de l’ordre ont chargé les manifestants et jeté des grenades lacrymogènes. Jusque-là, le cortège n’avait été émaillé que d’un incident : un CRS avait été blessé à une jambe au niveau du boulevard Beaumarchais, dans l’est de Paris, par des jets de projectiles vers 15 heures, et une personne avait été interpellée, selon la préfecture de police.