En souvenir du soulèvement du peuple biélorusse

Pramen / samedi 9 août 2025

Les premières affrontements avec la police, à l’été 2020, ont ravivé l’espoir, au sein de la société biélorusse, qu’un monde sans Loukachenko et sans dictature est possible. Nous, qui avons été élevé.es dans l’idée de masses pacifiques et obéissantes, avons finalement participé à un soulèvement contre l’oppression, qui a commencé à monter sans aucune aide extérieure. Nous ne savions pas encore que le sang versé dans différentes villes, dès les premiers jours après l’élection [qui s’est ténue le 9 août 2020 ; NdAtt.], continuerait de couler dans les rues de nos quartiers, venant des prisons et des commissariats. À l’époque, nous n’aurions pas pu imaginer les chars du « monde russe » déferler dans les rues, apportant la mort et la destruction dans les villes d’autres peuples qui avaient, eux aussi, osé rêver de liberté et se battre pour celle-ci.

Cinq ans plus tard, beaucoup de ceux/celles qui ont combattu sont maintenant torturé.es dans les prisons du régime. Ils/elles espèrent encore que nous – celles/ceux qui sont parti.es avant d’être attrapé.es – reviendrons briser les serrures des cellules et les libérer, eux/elles, nous-mêmes et notre maison, du poids insupportable de la dictature. Cinq ans plus tard, nous nous souvenons encore de ceux/celles qui nous ont été enlevé.es par la violence des régimes biélorusse et russe. Nous nous souvenons de celles/ceux qui ont donné leur vie pour arrêter la machine de guerre qui tente de déferler sur les villages et les villes d’Ukraine, dans l’espoir de restaurer l’Empire. Cet Empire que nous avons appris à haïr tout en buvant le lait de nos mères.

Dans des moments comme ceux-ci, il est facile de succomber au désespoir et au découragement. Mais nous nous battons et nous nous battons ensemble ! Nous effrayons le régime biélorusse et l’empire russe avec les gens des villages et des villes d’un pays qu’ils pensaient obéissant. Et ne nous y trompons pas : nous, celles/ ceux qui avons vu le tyran quitter la scène quand les travailleur.euses l’ont hué, nous n’oublierons jamais que les dictatures et les empires tombent, peu importe combien de sang ils sont prêts à verser avant de devenir de l’histoire ancienne. Et aujourd’hui, nous faisons une promesse, à nous-mêmes et aux générations à venir, et nous vous encourageons à vous joindre à nous dans cette promesse : nous n’aurons pas de repos tant que la dictature biélorusse et le « monde russe » n’auront pas été détruits.

Jusqu’à ce que tout le monde soit libre.

Collectif anarchiste « Pramen »

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