Carhaix-Plouguer (Finistère) : « PS social traître »

Le Télégramme / mercredi 22 janvier 2025

Le local du Parti socialiste situé au 4 route de Callac, à Carhaix, a été la cible d’un incendie volontaire dans la nuit du mardi 21 au mercredi 22 janvier 2025. Selon nos informations, le feu aurait été allumé vers 1 h, à partir de palettes et pneumatiques disposés devant le bâtiment. Les auteurs ont visiblement utilisé un combustible, en témoignent les traces colorées encore visibles sur la chaussée. […]

Un tag « PS social traître » a aussi été inscrit sur la façade du local.
Ce mercredi matin, toutes les rues adjacentes avaient été bloquées par la gendarmerie pour permettre aux enquêteurs de relever des indices. Le périmètre a été sécurisé par la gendarmerie, la zone ayant été verrouillée par des rubalises.
« C’est regrettable d’en arriver à de telles extrémités uniquement pour un désaccord politique », estime Marc Thomas, co-secrétaire de la section PS locale, qui compte actuellement une dizaine d’adhérents. Selon lui, « le tag s’explique sans doute par le choix du PS de ne pas censurer le gouvernement à l’Assemblée, mais cela ne constitue pas une signature. Il est impossible de pointer tel ou tel mouvement, c’est impossible à définir. » […]

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Sans oublier…

Le Télégramme / mercredi 22 janvier 2025

Dans la nuit de mardi à mercredi, le local du Parti socialiste à Carhaix a été incendié et tagué. Un acte de vandalisme qui n’est pas une première car ces dernières années, le lieu a été régulièrement dégradé.

À la fin de l’année 2014, quelques semaines après la mort de Rémi Fraisse, le local du Parti socialiste est vandalisé par le jet d’un cocktail molotov. Un tag « Vengeance pour Rémi » est aussi inscrit sur la façade. [article payant ; NdAtt.]

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Mise à jour du 15 octobre 2025 : Deux personnes en procès

Le Télégramme / lundi 13 octobre 2025

Une femme de 39 ans et un homme de 31 ans comparaissaient, ce lundi 13 octobre, devant le tribunal judiciaire de Brest, pour avoir détérioré les bureaux du Parti socialiste de Carhaix, le 22 janvier 2025. Un incendie avait endommagé la devanture du local et des tags avaient été inscrits sur la façade du bâtiment.

Un autre dossier concernant une dégradation perpétrée à Poullaouen, le 9 novembre 2024, ne concernait que la prévenue, fonctionnaire à la mairie de Carhaix comme agent d’entretien notamment dans les écoles. Quant à son voisin de prétoire, intérimaire dans l’agroalimentaire, il était impliqué dans une dernière affaire notamment d’entrave à la circulation routière, à Plounéour-Ménez, le 10 septembre 2025.
Les deux prévenus ont été présentés comme « des militants rattachés à un mouvement antifasciste », mais c’est surtout la femme, mère de deux enfants, qui a retenu l’attention du président, Christophe Subts. Il a d’abord évoqué l’affaire de Poullaouen. Le 9 novembre 2024, à 4 h, les gendarmes sont sollicités pour l’incendie d’un radar mobile automatique sur la route départementale, par ailleurs tagué. Sur place, les militaires découvrent un ruban adhésif sur lequel sont retrouvées les empreintes digitales de la militante. Lors d’une perquisition à son domicile, des slogans contre l’État et 15 g de cannabis sont placés sous scellé. Ce lundi, la trentenaire a décidé de garder le silence quant à son implication dans l’incendie du radar mais l’État lui réclame 31 000 € pour sa réparation.

Le 22 janvier 2025, les gendarmes interviennent, cette fois, au centre-ville de Carhaix-Plouguer. Des pneus et des palettes sont en feu devant l’entrée de l’immeuble du Parti socialiste, sur lequel est tagué : « PS = SOCIAL TRAÎTRE ».
Les investigations conduisent les enquêteurs jusqu’aux prévenus. Lors d’échanges téléphoniques, il se surnomme « anarcoportuniste » et elle, « penncanard ». Dans l’un des messages que le magistrat a lus lors de l’audience, celle qui commande 21 bombes de peinture en quelques mois dit : « Il y a un pneu qui n’a pas pris. Je ne sais pas s’ils peuvent trouver des empreintes dans ces conditions ! ». À la barre du tribunal, elle a déclaré : « Je reconnais l’incendie et le tag. On voulait faire passer un message en réponse à la motion de censure que le PS n’a pas votée (NDLR : à l’Assemblée nationale) ». « C’était sur un coup de colère ! », a-t-elle répété.
« Vous vous rendez compte que si tout le monde agissait comme ça, on serait en guerre civile ! », s’est insurgé le procureur, Clément Jouen. Pour sa part, le trentenaire, a reconnu les faits : « C’était sur un coup d’énervement. J’ai conscience que ce geste aurait pu avoir de graves conséquences ! ».

Le procureur a requis à l’encontre des deux prévenus une peine de 18 mois de prison dont neuf avec sursis. Le représentant du parquet a en outre demandé une privation des droits civiques pendant cinq ans, une exclusion définitive de la fonction publique et une interdiction de tout contact pendant trois ans. Pour les faits de Poullaouen, un emprisonnement supplémentaire de 18 mois, dont 12 avec sursis, a été sollicité. L’affaire a été mise en délibéré. Le jugement sera rendu le 15 décembre prochain.

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