de.indymedia.org / samedi 9 novembre 2024
Une affiche pour Kyriakos, Marianna, Dimitra et tou.tes les compas concerné.es par les suites de l’explosion du 31 octobre à Athènes
« …je n’ai obéi qu’à mon cœur déchiré par les souffrances de tous les prolétaires, malheureux, parias traqués et asservis. »
Germaine Berton
Ce sont des moments où les grands mots semblent inappropriés et présomptueux, quand la vie dans toute son intensité nous fait réaliser combien notre chemin peut être court. Lorsque nous prenons la parole dans un tel moment, nous espérons offrir de l’empathie, de la solidarité, peut-être un peu de consolation à ceux/celles qui le veulent.
Ce sont ces moments qui nous font douloureusement prendre conscience que la vie que nous avons choisie est non seulement intense, épuisante, dangereuse et en même temps belle, mais aussi très fugace. Quand une personne avec des idées révolutionnaires meurt en se battant pour celles-ci, il est important de prendre un moment.
Nous ne croyons pas aux nécessités, aux dommages collatéraux ou au martyre. En tant qu’anarchistes, nous luttons pour la vie, même si nous nous rendons compte que, dans ce monde, vivre une vie digne n’est réservé qu’à quelques-uns. C’est aussi à cause de cela que nous nous battons.
La confrontation avec le pouvoir nous semble souvent si abstraite, dans la vie de tous les jours, même si elle a un impact dans nos moindres actes et moments. Perdre quelqu’un.e sur le chemin que nous avons choisi est probablement l’un des scénarios les plus terribles que l’on puisse imaginer. Nos cœurs sont ébranlés à la pensée de la situation dans laquelle se trouvent nos compas, leur douleur est inimaginable.
Quand nous regardons le monde aujourd’hui, il n’est pas facile de trouver de l’espoir. Et pourtant nous voulons nous rappeler combien il y a de beauté dans les expériences que nous avons vécues, dans les luttes que nous avons partagées, les relations nouvelles et différentes que nous créons sur le chemin de la révolution, de l’anarchie. Ce sont tous ces petits et grands moments qui nous permettent d’aller de l’avant.
Pour Kyriakos, qui est mort dans une explosion, dans un appartement d’Athènes, le 31 octobre 2024.
Tu ne sera pas oublié.
Pour Marianna, qui a été blessée dans l’explosion et emprisonnée,
reste forte, tu n’es pas seule.
Pour Dimitra et les autres compas emprisonné.es et persécuté.es,
liberté et bonne chance à vous !
Solidarité et complicité !
Anarchistes du nord
L’affiche en anglais :
Et en allemand :