Le Parisien / dimanche 15 septembre 2024
[…] Dans la nuit de vendredi à samedi, le commissariat de Fort-de-France (Martinique) a été visé par « deux tirs à balles réelles commis par deux individus cagoulés à moto », selon la préfecture. Personne n’a été blessé et au moins une personne a été interpellée, selon une source policière citée par l’AFP.
En parallèle, des barrages ont été « incendiés » dans le quartier de Sainte-Thérèse (Fort-de-France). « Des groupes d’individus ont jeté des pierres sur les forces de l’ordre. Celles-ci ont riposté et ont fait lever les barrages tôt ce (samedi) matin », a détaillé la préfecture.
Déjà la veille, dans la nuit de jeudi à vendredi, des véhicules et des poubelles avaient été incendiées dans ce quartier Sainte-Thérèse, comme le rappelle Martinique la 1re. D’après la préfecture, « trois barrages incendiés » avaient été établis — avant d’être levés par les forces de l’ordre — et « quatre véhicules » avaient été brûlés « en pleine voie après avoir été retournés par plusieurs groupes d’individus qui ont volé du carburant dans les stations à proximité ». Six policiers avaient également été visés et légèrement blessés par des tirs d’arme à feu à Fort-de-France, dans la nuit du 2 au 3 septembre.
Toutes ces violences interviennent alors que, depuis le début du mois de septembre, des mobilisations contre la vie chère ont lieu à l’appel du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC).
Ce dernier avait adressé en juillet une lettre d’injonction à la grande distribution pour obtenir l’alignement des prix sur ceux de la métropole à partir du 1er septembre — ceux-ci étant 40 % plus chers en Martinique selon une étude publiée par l’Insee en juillet 2023 —, note France-Antilles.
Afin de faire pression, le RPPRAC avait appelé le 1er septembre à une manifestation entre un centre commercial et les abords du Grand port maritime de Martinique de Fort-de-France, par lequel passent 98 % des marchandises entrant et sortant du territoire. Des barricades de pneus et de palettes ont alors été érigées devant l’accès au terminal à conteneurs, en bloquant l’accès. Un blocage levé deux jours plus tard.
Malgré des échanges avec la préfecture et l’objectif affiché par l’État, les distributeurs et les collectivités de parvenir à une « baisse de 20 % en moyenne du prix » de 2 500 produits de première nécessité, la colère ne retombe pas. Pour lutter contre la vie chère, la Collectivité territoriale de Martinique (CTM) s’est, elle, prononcée en faveur d’une « suppression des taux d’octroi de mer et d’octroi de mer régional sur 54 familles de produits », soit « plusieurs centaines » de produits.
extrait de France-Antille / lundi 16 septembre 2024
Des tentatives de barrage sont à déplorer sur l’avenue Maurice Bishop ce Lundi 16 septembre : la voie est encombrée avec des poubelles, des cagettes et des débris. […]
Des barrages étaient aussi à déplorer sur le pont de la Lézarde ce matin.
20 minutes / samedi 14 septembre 2024
Deux personnes ont ouvert le feu sur la façade du commissariat de Fort-de-France, sans faire de blessé, dans la nuit de vendredi à samedi, au lendemain de violences urbaines ayant éclaté dans le même quartier, a indiqué la préfecture de Martinique.
Des impacts de plombs étaient visibles sur le mur d’entrée du bâtiment, a constaté un correspondant de l’AFP. « Le commissariat de police de Fort-de-France a été la cible de deux tirs à balles réelles commis par deux individus cagoulés à moto », a précisé la préfecture dans un communiqué. Ces violences ont été « vivement » condamnées par le préfet de Martinique, Jean-Christophe Bouvier. Selon une source policière, une personne en lien avec cette attaque a été interpellée.
[…] Pour la deuxième nuit consécutive, « des barrages étaient à nouveau incendiés » dans le quartier de Sainte-Thérèse, « par des groupes d’individus qui ont jeté des pierres sur les forces de l’ordre », a relevé la préfecture. Les gendarmes mobiles déployés sur place ont répliqué en faisant usage de gaz lacrymogènes.
Des violences avaient déjà éclaté dans ce quartier dans la nuit du 2 au 3 septembre, au cours de laquelle des policiers avaient été la cible de tirs à balles réelles.
Ces incidents interviennent en marge d’une mobilisation contre la vie chère en Martinique. Depuis le 1er septembre, des actions sont menées contre la grande distribution pour réclamer l’alignement des prix des produits alimentaires sur ceux pratiqués dans l’Hexagone.
franceinfo / vendredi 13 septembre 2024
Véhicules incendiés, poubelles brûlées, ce vendredi matin (13 septembre), les stigmates de la nuit agitée sont encore visibles sur l’avenue Maurice Bishop de Sainte-Thérèse (Fort-de-France).
La circulation est fortement perturbée sur cette portion de route.
Les pompiers sont intervenus peu avant minuit sur plusieurs incendies de VHU et autres déchets au rond-point de la cimenterie, sur l’avenue Maurice Bishop, Etang z’Abricot ainsi qu’au Lamentin et au Robert.
Les forces de l’ordre ont également été mobilisées aux abords du quartier Sainte-Thérèse durant la nuit.
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Mise à jour de mardi 17 septembre : des nouveaux barrages et des coups de feu
Le Parisien / mardi 17 septembre 2024
Dans un contexte de mobilisation contre la vie chère en Martinique, six policiers ont été blessés lundi soir à Fort-de-France. Lors d’une intervention pour « troubles à l’ordre public » lundi vers 23 heures (5 heures mardi à Paris), deux agents de la force publique ont été touchés par des tirs de plomb au « niveau des jambes mais leur pronostic vital n’est pas engagé », a indiqué mardi une source policière.
Dans un communiqué, la préfecture évoque quatre autres policiers blessés par des armes à feu. Deux personnes ont été interpellées.
Un jeune manifestant aurait été blessé et conduit aux urgences de l’hôpital, selon la La1ère.fr.
Des émeutiers ont également installé des barrages sur une avenue qui traverse le quartier populaire Sainte-Thérèse à Fort-de-France, cœur des tensions depuis plusieurs jours entre des groupes d’individus et les forces de l’ordre. Un véhicule a été enflammé et poussé sur la voie publique, d’après des images consultées sur les réseaux sociaux. L’incendie a nécessité l’intervention des pompiers. Selon un témoin, un groupe d’émeutiers s’est introduit sur le port et a dévalisé un conteneur.
Un barrage routier a été installé sur le principal axe routier entre le sud et le nord de cette île française des Caraïbes d’environ 360 000 habitants. Des palettes et des pneus ont été positionnés sur la chaussée une bonne partie de la nuit sur un rond-point, avant que les gendarmes ne rétablissent la circulation.
Dans la matinée, les forces de sécurité continuaient de lever les derniers barrages afin de rétablir la circulation, selon la préfecture. Mais la situation restait « vive », selon ZayActu qui estimait « la circulation impossible » sur cette portion de route.
Des violences avaient déjà éclaté dans le quartier Sainte-Thérèse dans la nuit du 2 au 3 septembre, au cours de laquelle des policiers avaient été la cible de tirs à balles réelles. Et dans la nuit de vendredi à samedi, deux personnes ont ouvert le feu sur la façade du commissariat de Fort-de-France, sans faire de blessé. Des magasins du quartier Dillon ont été également vandalisés la nuit dernière, selon la préfecture. […]
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Mise à jour de mercredi 18 septembre 2024
franceinfo / mercredi 18 septembre 2024
Nouvelle nuit agitée à Fort-de-France, mais également dans d’autres communes de Martinique hier soir (du mardi 17 au mercredi 18 septembre). De nombreux départs de feux, mais également des effractions et des pillages.
Volga, Sainte-Thérèse, Morne Calebasse, Dillon à Fort-de-France, mais également au Lamentin et à Ducos, les pompiers sont intervenus sur de nombreux incendies dans la nuit du mardi 17 au mercredi 18 septembre
Dès la soirée, un incendie s’est déclaré aux abords de l’église Sainte-Thérèse. Des barrages ont été érigés puis enflammés au giratoire de l’Union au Lamentin.
Puis une vingtaine de pompiers ont été mobilisés sur le feu du fast-food situé à Dillon (Fort-de-France).
« Nous avons été appelés à 1h49 au niveau d’un incendie au Mac Donald de Dillon. À notre arrivée, il y avait un embrasement généralisé. Nous avons pu éteindre cet incendie. Le feu était très virulent, mais nous avons pu éviter la propagation à d’autres établissements. Actuellement, nous procédons à l’extinction de l’incendie, la zone est sécurisée. L’établissement est vraiment brûlé à l’intérieur. Il ne sera pas opérationnel d’aussitôt. »
Lieutenant Miguel Barthelemy, officier de permanence, interrogé par Denis Adenet-Louvet
Selon les secours, les individus auraient utilisé des extincteurs pour casser les écrans de commandes. Appelée par la police, la directrice de l’établissement s’est rendue sur place. […]
La directrice indique qu’elle dressera les constats nécessaires. Concernant le personnel, il devrait être placé « en chômage partiel ».
Plusieurs intrusions en bande organisée ont été constatées cette nuit. Au sein d’entreprises de construction ou de travaux ou encore le dépôt de l’hypermarché de Dillon. Selon les témoignages, les individus se déplaçaient à moto.
La circulation est difficile sur de nombreux axes de l’île ce mercredi matin (18 septembre 2024).
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Mise à jour de samedi 21 septembre :
rci / jeudi 19 septembre 2024
Les policiers ont encore été victimes de tirs à balles réelles la nuit dernière. Un peu avant minuit, un des projectiles s’est logé dans la portière d’un véhicule de la Brigade Anti-Criminalité, à quelques centimètres de la tête d’un fonctionnaire de police selon nos informations.
Des jets de cocktails molotov ont été également observés et des tirs de mortiers sur les gendarmes.
Des faits de racket ont également été observés.
Selon le bilan du parquet, 11 personnes ont été placées en garde à vue cette nuit pour tentatives de vol aggravé, port arme de catégorie A (automatiques), recel, refus d’obtempérer.
Policiers et gendarmes sont intervenus à de multiples reprises pour mettre en fuite des individus. Sept commerces ont été ciblés, parmi lesquels plusieurs stations essence et deux commerces de téléphonie mobile sur Fort-de-France et le Lamentin.
Un lycée du Lamentin a été la cible d’une intrusion et d’actes de vandalisme.
Une station de lavage de véhicule a été la proie des flammes.
Sur tout le territoire, 12 barrages majeurs ont été levés de vive force au cours de la nuit. Les gendarmes sont notamment intervenus à Rivière-Salée, Ducos ou au François. Six d’entre eux ont été érigés dans la zone du centre.
Six véhicules ont été brûlés. Les forces de l’ordre ont arrêté 12 individus au cours de la nuit, portant le bilan du nombre d’interpellations à 27 depuis le début des évènements.
La préfecture indique que « quatre barrages sont en voie d’être levés sur Fort-de-France et au Lamentin, tandis que deux continuent d’être occupés et devront prochainement faire l’objet de rétablissement. » […]
Le Parisien / vendredi 20 septembre 2024
La nuit de jeudi à vendredi a de nouveau été « agitée » et quatre personnes interpellées en Martinique, où certaines communes sont soumises depuis mercredi à un couvre-feu, en raison d’un regain de tensions contre la vie chère, a indiqué la préfecture.
« De nombreux jets de projectiles et des coups de feu ont à nouveau visé les policiers et les gendarmes », souligne la préfecture de Martinique dans un communiqué.
Des barrages ont de nouveau été mis en place et des poubelles incendiées, selon les gendarmes. « Trois barrages ont été érigés et enflammés au Lamentin (commune limitrophe de Fort-de-France, soumise au couvre-feu, NDLR), huit dans le sud de l’île entre Saint-Esprit, Le François et Rivière-Salée », a détaillé la préfecture.
Jeudi matin, « trois barrages (demeuraient) en place sur le centre de l’île, notamment à Carrère et Jeanne d’Arc au Lamentin, qui doivent prochainement faire l’objet d’un rétablissement de circulation avec l’aide des services techniques compétents », a-t-elle ajouté.
Selon les pompiers, des feux de pneus, de palettes et de poubelles ont été signalés dans des communes en dehors de Fort-de-France et de la zone de couvre-feu.
Le couvre-feu décrété mercredi par le préfet doit rester en vigueur au moins jusqu’au 23 septembre, de 21 heures à 5 heures, dans certains quartiers de Fort-de-France et du Lamentin, après des tensions s’inscrivant dans un mouvement de contestation contre la vie chère démarré début septembre.
En Martinique, d’après une étude de l’Insee en 2022, les prix alimentaires étaient 40 % plus élevés que dans l’Hexagone.
La première nuit du couvre-feu avait déjà été agitée, contraignant les forces de l’ordre à « intervenir à de multiples reprises pour mettre en fuite des individus ayant tenté de piller, vandaliser ou incendier sept commerces », avait indiqué la préfecture.
Onze personnes avaient été placées en garde à vue, selon le parquet de Fort-de-France.
Des renforts « significatifs » de policiers et gendarmes ont commencé à arriver en Martinique et d’autres devaient être déployés « dans les prochains jours », avait dit le préfet mercredi.