Athènes (Grèce) : De la peinture contre une entreprise qui réalise des projets pour les frontières

Act for Freedom Now! / mardi 13 février 2024

L’État grec a complètement systématisé le racisme. La forme institutionnelle de racisme domine la sphère publique par des moyens et des pratiques nourries par un public particulier. Le racisme est ainsi adopté par les États et se développe à travers leurs institutions. Même les pratiques fascistes, qui ont toujours marché en parallèle à l’État, sont, dans des nombreux cas, mises en œuvre si fidèlement par ce dernier que les groupes fascistes eux-mêmes prennent des nouvelles formes.

La violence institutionnalisée contre les migrant.es comprend les camps de concentration, les meurtres aux frontières, les refoulements, des « guerres » asymétriques aux frontières (comme le long de l’Evros [fleuve qui marque la frontière terrestre entre la Grèce et la Turquie ; NdAtt.]). Le racisme et la xénophobie ne sont pas des phénomènes récents, mais existent dans l’État grec depuis plusieurs décennies. Néanmoins, comme on le voit dans le monde entier, l’intensité de la guerre contre les migrant.es s’est accrue et approfondie. D’un côté, les besoins en main-d’œuvre sont en train de changer, par rapport aux décennie passées, mais d’autre part, après avoir brisé tout contrat social qui a pu exister par le passé, les États restent présents pour fournir répression, police et idéologie nationaliste.

L’État « légalise » ainsi, d’un côté, les immigrant.es ou il essaye de trouver des moyens pour faire venir une main-d’œuvre bon marché, alors qu’en même temps il prolonge encore plus le mur de l’Evros. Tout cela n’aurait pas pu être fait sans la complicité ou le soutien de grandes parties, conservatrices, de la société, qui ont été amenées à voir les plus faibles comme leurs ennemi.es.

Pour mettre en place tout cela, il faut des mains, de l’argent, des ressources, des systèmes et du matériel. L’État a engagé des milliers de gardes-frontières, des flics de toute sorte, des militaires, etc. pour protéger ses intérêts nationaux. Si nous prenons en compte les programmes européens (comme Frontex) qui sont actifs en Grèce dans le but de garantir la fameuse « protection » des frontières, nous parlons de ressources considérables. Ces milliers d’ordures en uniformes doivent ainsi être équipées des dernières technologies, pour s’occuper des « invisibles ». Des bateaux, des hélicoptères, des armes, des caméras (intelligentes, thermiques), des frontières/clôtures intelligentes, des algorithmes, des radars et tant d’autres « réalisations » entrent en scène pour assurer les intérêts de l’État et des patrons.

Ainsi, la société SPACE entreprend et réalise des programmes pour « garder » les frontières, avec les flics, les garde-côtes et l’armée comme commanditaires.

Pour cette raison, nous avons jeté de la peinture sur la façade de son bâtiment sur la rue Kondylaki, derrière le bâtiment de la Bourse.

Contre les nations/les États/les frontières, contre l’idée nationaliste. En Grèce/en Turquie/en Macédoine, l’ennemi se trouve dans les banques et les ministères. La mer Égée est remplie des corps des immigré.es, les meurtriers de ces gens sont aussi grecs.

Vandales contre les frontières

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