Il Rovescio / mardi 16 janvier 2024
Appel à tous les compagnons, pour une présence énergique au procès en Cassation, le 26 janvier, à Rome, pour l’action contre la Lega de Trévise.
Ou bien ce que chaque individualité a envie de faire, avec sa créativité comme seule limite.
Le 26 janvier, à Rome, aura lieu le procès en Cassation qui me voit accusé de l’action contre la Lega de Trévise.
– Lors du procès en première instance, même si le procureur a retiré le chef d’inculpation de massacre politique, on m’a condamné à 28 ans de prison, plus 3 ans de liberté conditionnelle.
– En Appel, on m’a condamné à 14 ans et 7 mois, en réduisant la peine de presque la moitié.
Les procureurs ont présenté un recours en Cassation pour une requalification plus lourde du crime, de façon à revenir à la condamnation précédente de 28 ans de prison et 3 ans de liberté conditionnelle.
Mon avocat aussi a présenté un recours, étant donné qu’une condamnation à 14 ans et 7 mois, ce ne sont pas des clopinettes.
Pour protester contre la visioconférence, comme j’ai déjà déclaré au procès en première instance, je ne serai présent à aucune audience du procès pour l’action contre la Lega de Trévise. C’est ce que j’ai fait jusqu’ici.
Parce que dans la déclaration que j’ai lu devant le tribunal, à Trévise, le 11 juin 2022, j’ai affirmé : « C’est pour cette raison que ce procès et n’importe quel État ne me représentent pas, étant donné les massacres continuels contre la classe des opprimés, dont je fais partie, et les falsifications et manipulations continuelles dont l’État est responsable.
Voilà pourquoi aujourd’hui je revendique mon identité d’anarchiste, qui a des motivations très profondes, politiques et sociales, depuis un siècle et demi de lutte contre l’État massacreur.
Un anarchisme rebelle, de pratique et de lutte, un anarchisme individuel qui va au-delà de vos faussetés et hypocrisies.
Ma conscience de ce qu’est l’État massacreur ne peut pas être manipulée, car depuis des années mon individualité ne se reflète en celle d’aucune Autorité, encore moins en celle de l’État.
Depuis des années, j’ai renié, refusé l’État. Depuis que j’ai conscience de mon anarchisme, je n’ai pas de confiance en ce qui se place au dessus de moi.
Le seul rapport que j’ai avec l’État est celui avec sa force, qui m’enferme ici. Je n’ai aucune foi en vos fantômes, représentés par le Droit et par la phrase hypocrite que la loi est la même pour tout le monde [la devise inscrite dans les salles de tribunal, en Italie ; NdAtt.]. Je ne suis pas bête.
Aujourd’hui, de façon absolue, je refuse cette farce étatique, je refuse ce tribunal et toute sentence, que ce soit une sentence de culpabilité ou d’innocence.
Aujourd’hui, je déclare que pour moi ce procès est fini et vous ne verrez plus mon image. »
Du coup, je lance un appel à tous les compagnons qui voudront être présents, énergétiquement, à mon procès, et faire entendre la solidarité. Ou bien ce que chaque individualité a envie de faire, avec sa créativité comme seule limite.
Cependant, je voudrais préciser seulement une chose, dans le contexte de ma dernière condamnation en Appel à 14 ans et 7 mois. Je pense que le redimensionnement de ma condamnation est dû aussi au climat de lutte qu’on a crée ensemble, nous tous, anarchistes ou pas, pendant la période de lutte en solidarité avec Alfredo, ce qui à mon avis s’est articulé avec ma condamnation et s’est lié à celle-ci. Ce redimensionnement est dû aussi à la lutte qu’on a crée et au climat général de tension et d’attention qu’il y avait en Italie à propos de nos procès, du coup pendant mon Appel à Venise.
« Il faut lutter et lutter encore, jusqu’à mettre terme à la disproportion. »
Pour la propagation des pratiques de solidarité révolutionnaires !
Et, peu importe la voie qu’on est en train de parcourir, toujours avec le cœur et pour l’Anarchie !
Juan Sorroche
prison de Terni, AS2 – 4 janvier 2024