L’Est Républicain / lundi 20 juillet 2015
Il ne reste rien, sinon un tas de cendres. Des cendres qui dimanche soir, valaient encore des millions d’euros… Un incendie a ravagé la maison familiale de la baronne Bich, épouse du patron du groupe Bic (décédé en 1994) [NdA : BIC est aussi une entreprise qui exploite les prisonniers], qui commercialise les fameux stylos et rasoirs éponymes. Le feu est parti d’un tas de bois entreposé derrière la superbe bâtisse, construite au XVIIIe siècle en retrait du village de Labergement-Sainte-Marie, près du lac Saint-Point. Accidentel ? Criminel ? Des investigations étaient en cours, ce lundi matin, pour tenter de le préciser.
Aucun blessé n’est à déplorer, la maison – une ancienne fabrique de clous – n’étant utilisée que comme résidence secondaire. C’est un automobiliste qui a reperé de la fumée, puis a prévenu les pompiers vers 5 heures. Une vingtaine de soldats du feu du secteur ont été mobilisés. Mais à leur arrivée, la toiture en bois flambait déjà. Une vraie fournaise.
A l’intérieur de la maison se trouvaient une quarantaine de tableaux classés à l’inventaire des monuments historiques. Certains mesuraient près de cinq mètres. « On était équipés, prêts à rentrer pour essayer de sauver quelques tableaux, mais on n’a pas pu. C’était trop tard, tout s’écroulait », glisse un des premiers pompiers à être arrivés sur les lieux de sinistre.
Il y a quelques années, la maison Bic était ouvert au public au moment des Journées du Patrimoine. Mais depuis deux ans, un important travail de restauration d’intérieur avait été commandé par la baronne, qui vit à Nyon. Plafond, parquet, peinture, tout avait été refait à neuf. « C’était comme un musée inconnu », glisse l’un des ouvriers chargés des travaux, « on avait presque fini, c’est dur de voir ça… » La fille de la baronne s’est déplacée en personne de Genève pour constater les dégâts… Au tour des assurances, désormais, de rentrer dans la danse.