Le Parisien / jeudi 23 juillet 2015
Une voiture de police stationnée sur le parking du commissariat de Sarcelles a été incendiée dans la nuit de mercredi à jeudi. Les incendiaires l’ont aspergée de liquide inflammable ainsi que trois autres véhicules qui ont échappé aux flammes. Il était environ 3 h 30 du matin. Le Berlingo de la police, qui était équipé du – coûteux – dispositif Lapi d’identification des plaques d’immatriculation (la rampe vaut environ 30 000 €, le véhicule autour de 50 000 €) a été entièrement détruit.
Les trois autres véhicules de police n’ont pas flambé grâce à l’intervention d’un témoin puis de policiers qui ont mis en fuite les incendiaires et ont pu bouger les véhicules en les écartant du Berlingo. Les deux incendiaires qui se sont introduits sur le petit parking situé à côté du commissariat ont laissé sur place des bouteilles qui ont été saisies. Elles devaient être remises aux enquêteurs de la police scientifique pour rechercher d’éventuels indices. Plus tard dans la nuit, deux hommes ont apparemment tenté de revenir, avec le projet de mettre à nouveau le feu aux voitures stationnées sur le parking. Ils ont été mis en fuite et l’un d’eux, âgé de 15 ans, venu avec un cocktail Molotov, a été retrouvé puis interpellé vers 5 heures du matin par les forces de l’ordre dans le quartier des Chardonnettes, à Sarcelles. Une interpellation qui s’est révélée délicate puisque les policiers ont alors essuyé des tirs de mortiers. Dans ce contexte, un autre jeune, d’environ 18 ans a été appréhendé. Il détenait un ou plusieurs mortiers sur lui. Les deux suspects ont été aussitôt placés en garde à vue.
Ces faits interviennent alors que les policiers de Sarcelles multiplient depuis un mois les interpellations dans ce quartier, dans le cadre de procédure de stupéfiants, réalisant des saisies en série. Ce qui pourrait expliquer les opérations punitives menées la nuit dernière.
Celles-ci ont fait réagir aussitôt le syndicat de police SGP FO. « La violence est montée d’un cran contre la police dans le département, c’est inquiétant, souligne Frédéric Jung [ci-contre; NdR], le responsable départemental. Les événements depuis plusieurs jours mettent en lumière le manque d’effectifs. Moins de policiers, c’est moins de sécurité, plus de délinquance. »