France Info / mardi 26 avril 2022
C’est une parcelle de reboisement qui a fait les frais de ce nouvel acte de malveillance. Un peu moins d’un hectare, soit environ 700 plans de cèdres de l’Atlas plantés il y a quelques semaines sur la commune de Salon-la-Tour (Corrèze). Les arbrisseaux ont tout simplement été arrachés.
Pour le propriétaire il est difficile de dater précisément les faits. Le 4 avril il n’a rien remarqué d’anormal sur sa parcelle, le 17 il constatait le saccage.
Le 8 avril 2022 c’est une plantation de jeunes pins douglas qui avait été vandalisée à Saint-Pardoux-la Croisille, toujours en Corrèze. 300 jeunes arbres avaient été étêtés à l’aide d’un outil tranchant (de type machette).
Pour l’instant aucun élément probant ne permet de relier les deux affaires.
Toutes les pistes sont envisagées : contentieux dans le milieu forestier, ou action militante ? Les deux actes n’ont fait l’objet d’aucune revendication.
Une enquête a été ouverte par la gendarmerie d’Uzerche. Elle devrait permettre de faire la lumière sur ces deux affaires.
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même site / jeudi 14 avril 2022
Décapités nets. Sur toute la parcelle, environ 300 jeunes pins douglas d’environ 2 mètres ont été étêtés. Les coupes sont nettes et de toute évidence intentionnelles. Pratiquées à l’aide d’un objet tranchant (une machette ?) bien aiguisé. C’est un voisin de la plantation qui a donné l’alerte vendredi dernier, 8 avril 2022.
Désœuvré, errant au milieu de ses arbres, Pierre-Marie Descamps prend la mesure des dégâts.
» Ce sont des arbrisseaux de 4 ans qui sont en pleine végétation, sectionnés à 1,20 mètre de hauteur. Ils sont totalement détruits pour l’avenir »
Qui a pu mener cette opération ? La question taraude le forestier.
« Ou c’est un collectif d’écologistes intégristes radicaux mais apparemment il n’y a pas beaucoup de précédents. Ou c’est un acte qui m’est personnellement destiné ».
Fransylva, la fédération des syndicats de propriétaires forestiers privés condamne ce saccage. Ses représentants s’inquiètent d’une recrudescence d’actes de malveillance à l’encontre des sylviculteurs.
« Depuis deux ou trois ans le phénomène qui était marginal s’intensifie. Il y a des destructions de matériels forestiers importants, de grosses machines, par exemple un porteur, des destructions complètes de bâtiments forestiers. Il y a déjà eu aussi des dégâts dans les parcelles avec destructions de bourgeons et arrachage de plants », explique Jany Michel, représentante de Fransylva en Corrèze.
A titre personnel, l’exploitante a elle aussi été victime de trois départs de feux, un incendie présumé criminel, dans ses parcelles forestières. Le syndicat appelle les propriétaires victimes de ces agissements à porter plainte.
La Creuse, la Dordogne mais aussi le Morvan en Bourgogne sont également touchés. En 2015, un collectif avait revendiqué une action très similaire dans les secteurs d’Avallon et de Quarré-les-Tombes. Près de 5 hectares de résineux avaient été vandalisés.
Dans la forêt limousine, la sylviculture essuie une forte contestation visant certaines pratiques ces derniers mois. Des manifestations, pacifiques, contre les coupes rases ont été notamment organisées à Faux-la-Montagne ou dans les Monts d’Ambazac au printemps dernier. Des opposants à la monoculture des douglas qui dénoncent les dégâts écologiques commis par certains exploitants forestiers indélicats se sont ils radicalisés ?
A Saint-Pardoux-la-Croisille une enquête est en cours. Des traces d’ADN ont été prélevées par les gendarmes et sont en cours d’analyse.