Moscháto (Grèce) : Revendication de l’attaque incendiaire contre le Secrétariat général des systèmes d’information

Il Rovescio / dimanche 24 octobre 2021

Attaque du Secrétariat général des systèmes d’information (KEPYO), à Moscháto, le 10 octobre 2021

L’« État de l’exécutif » est organisé, équipé et mis en place.

Pendant la pandémie, alors que le gouvernement Mitsotákis limitait notre liberté par tous les moyens, ça n’a pas été une surprise qu’il ne se soit pas limité à armer ses forces répressives, mais qu’il ait aussi renforcé son hégémonie numérique.


Sous prétexte de fournier des services de visioconférence pour satisfaire les exigences de l’enseignement à distance, les données d’1,6 millions d’utilisateurs de la plateforme WebEX ont été cédées à Cisco, qui peut les utiliser pour ses buts commerciaux. Résultat du processus de télémétrie : nos vies sont continuellement commercialisées et vendues à quiconque puisse en tirer des bénéfices. Elles sont cataloguées et archivées pour une durée indéfinie.

L’administration centrale grecque veut une base de données numérique, afin de contrer l’illégalité – en réalité pour atteindre le contrôle absolu.

En décembre 2020 ils ont rendu publique la convention secrète avec l’entreprise américaine Palantir Technologies, un accord pour la fourniture de l’interface graphique, qui incarne une situation effrayante de surveillance continuelle, d’enregistrement et de feedback parmi les deux parties. Cette entreprise militariste, appuyée par la CIA et avec des liens partout dans le monde, joue vraisemblablement un rôle important dans les choix stratégiques de nombreux médias étatiques. En plus de la numérisation des données, cet accord prévoit aussi des moyens pour faire face à des sujets comme la lutte contre le terrorisme, l’immigration et la défense de l’intégrité territoriale du pays dans la mer Égée, des moyens qui seront utilisées par les services qui gouvernent la Grèce.

Comme si les scandales de ce feuilleton qu’ils appellent gouvernement n’étaient pas suffisants, la cerise sur la gâteau est une pratique de répression ciblée que nous avons pu observer encore une fois, ces derniers temps (le cas des « huit de Néa Smýrni »). Jeudi 4 septembre 2021, ils ont demandé à un compagnon qui avait été interpellé dans le rectorat occupé de l’Université polytechnique d’Athènes, le 13 novembre 2020, de se soumettre à un prélèvement d’ADN. L’histoire ne s’arrête pas là, mais elle s’étend, avec la requête de prélèvement d’ADN pour 13 autres compagnons interpellés dans les mêmes circonstances. Les traces ADN trouvées par la police sur deux bouteilles vides, à l’intérieur du bâtiment occupé, auraient été identifiées en le comparant à des traces de sang trouvées sur du papier, après les émeutes qui ont eu lieu à Exarchia le 7 décembre 2014.

On peut facilement deviner que, naturellement, les motivations de tout cela c’est de créer des profilages et des scénarios de science-fiction ayant comme protagoniste le mouvement subversif. La plupart des personnes interpellées en 2014 étaient mineurs (des 13 aux 14 ans) et venaient d’autres endroits de la Grèce.

Pour finir, notre action contre le Secrétariat général des systèmes d’information est un signe de solidarité avec ces compagnons, mais aussi un coup de plus dans la guerre plus large.

 

P.S. : Nous vous invitons à participer à la semaine de solidarité avec les 14 compagnons (25-31 octobre).
P.P.S : Nous appelons à une suite ininterrompue d’attaques.
P.P.P.S : Arretez les persécutions à l’encontre de nos compagnons, la répression violente des manifestations et les expulsions de squats, parce que la prochaine fois nous ne nous limiterons pas à frapper des fenêtres et des murs.

Anarchistes

 

Note du traducteur italien : le siège du Secrétariat général des systèmes d’information (http://www.ermis.gov.gr/portal/page/portal/ermis/), qui dépend du ministère grec des Finances, a été la cible d’une attaque incendiaire effectuée avec des cocktails Molotov. Ce bâtiment héberge le site gov.gr, plateforme internet de la plupart des sites web et des services en ligne du gouvernement hellénique.
La phrase « État de l’exécutif », au début de la revendication, fait référence à la récente réorganisation de la structure de pouvoir politique grecque, caractérisée par une sorte d’« américanisation », avec le passage du pouvoir à un exécutif fort.
Enfin, l’enquête répressive dont il est question dans ce texte, celle des « huit de Néa Smýrni », fait référence à la récente tentative étatique de créer un lien entre des jeunes arrêtés pour trafic de drogue et des actions contre les forces de l’ordre qui ont été menées par des anarchistes.

Original en grec et vidéo de l’action sur athens.indymedia.org.

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