Round Robin / mardi 12 octobre 2021
Jeudi 7 octobre a eu lieu la première audience du procès pour l’opération Scintilla, renvoyé au 20 décembre.
Devant le tribunal il y a eu un rassemblement solidaire avec les compagnons et les compagnonnes sous procès, animé aussi par le direct de Radio Black Out, qui a retracé l’histoire de ces années de lutte autour de l’Asilo d’une façon qu’aucun tribunal ne pourra jamais faire.
On tient à partager cet approfondissement, que vous pourrez trouver [en italien, bien entendu ; NdAtt.] à ce lien.
Pendant le rassemblement le tract suivant a été diffusé, en solidarité avec tous les compagnons et les compagnonnes qui font l’objet de la répression étatique en Italie :
« Le 7 février 2019 a été déclenchée à Turin l’opération policière Scintilla.
L’enquête diligentée par le Parquet tournait autour de la lutte contre les centres de rétention pour immigrés, une lutte qui depuis toujours est très animée, dans cette ville et ailleurs, à l’intérieur et à l’extérieur de ces structures. Il est impossible de compter le nombre des révoltes qui, depuis son ouverture, ont eu lieu dans le CRA du Corso Brunelleschi, pendant lesquelles celui-ci a été endommagé et dévasté par la rage des détenus, tandis que dehors on a toujours essayé de soutenir les révoltés, en frappant ceux qui se remplissaient les poches avec la gestion et l’administration de ces structures et en soulignant le rôle de ces lieux au sein des mécanismes d’exploitation et d’exclusion.
Pendant ce deux dernières années d’enquête pour l’opération Scintilla, huit compagnons et compagnonnes ont été arrêtés, accusés d’association subversive, de provocation aux crimes et délits et de quelques délits précis, dont des attaques incendiaires contre des distributeurs de billets de la Poste italienne, des colis piégés adressés à des entreprises liées au fonctionnement des centres de rétention, ainsi que l’incendie du CRA, cela en concours avec des prisonniers.
Les délits de participation à des association de malfaiteurs comptent parmi les instruments répressifs le plus utilisés par l’État, dans le but d’enfermer et d’isoler des compagnons et des compagnonnes qui luttent contre ce monde. Ces dernières années les opérations policières qui ont mené en prison ou sur le banc des accusés des dizaines de compagnons et de compagnonnes anarchistes ont été nombreuses : Scripta Manent, Panico, Prometeo, Scintilla, Renata, Lince, Ritrovo, Byalistok. A chaque fois, les reconstructions des différents Parquets essayent, sans y parvenir, de faire rentrer compagnons et pratiques de lutte dans des catégories et de les étiqueter, en établissant des rôles et des hiérarchies qui n’ont rien à voir avec les modalités d’organisation et les horizons qui appartiennent au monde anarchiste.
Il n’y a pas de quoi s’étonner face à une telle attention répressive de la part de l’État, car la volonté d’éliminer toute forme de conflit social qui mette en discussion les mécanismes d’exploitation et d’exclusion qui régissent ce monde est systématique pour celui-ci. La répression spécifique contre toute personne qui essaye de s’organiser, de résister et de s’opposer de toute manière possible est l’expression évidente de cette volonté.
A ceux qui nous voudraient séparés et isolés, nous répondons par la chaleur de la solidarité avec les personnes que l’État voudrait enterrer aujourd’hui sous des années de prison. Parce que lutter et attaquer ceux qui exploitent et oppressent est quelque chose de juste et les personnes qui choisissent de ce faire, au lieu de rester indifférentes, ne doivent pas être laissées seules.
Nous exprimons toute notre solidarité avec les compagnons et les compagnonnes prisonniers de l’État, ainsi qu’avec tous ceux/celles sous enquête dans les différentes opérations répressives.
Quelques inculpé.e.s et solidaires »