Brême (Allemagne) : Quand les flics tuent, tout doit brûler

diym-leftspace / lundi 7 juin 2021

Nos sentiments crient vengeance. Vengeance pour Qosay Sadam Khalaf [il est mort pendant sa garde à vue, dans la ville de Delmenhorst, près de Brême ; NdAtt.]. Mais quelle forme de représailles est appropriée, pour le meurtre d’un jeune ? Combien de véhicules et de postes de police doivent brûler ?
Ça ne peut pas marcher.
Nous agissons quand même.

Dans la nuit du 6 juin 2021, trois mois après le meurtre, par la police, de Qosay K., nous avons mis le feu sur le parking de la police anti-émeute, à Brême. Un car et trois autres véhicules des flics ont été transformés en cendres et en déchets de ferraille. On a frappé l’équipement de ces ordures qui sont envoyées en ville pour exercer la répression. Si souvent, nous faisons face aux flics anti-émeute avec haine et impuissance.
Le sabotage est une attaque digne contre un ennemi beaucoup plus fort.

Les flics récoltent notre haine parce qu’ils maintiennent les conditions existantes. Chaque structure d’inégalité est défendue par la violence policière. La pratique raciste des permis de séjour et des expulsions. Le fait qu’il y a en même temps des logements de luxe et des gens sans abris. L’ordre économique basé sur la concurrence et le profit. Plus les contradictions sociales sont dures, plus elles sont protégées brutalement par les flics. La police est l’ami le plus fidèle des riches, dans un monde défini par la pauvreté et l’exploitation.

Les flics récoltent notre haine parce qu’ils incarnent les conditions existantes. Ils portent l’uniforme par choix. Ils développent du plaisir dans l’abus de pouvoir et à humilier les gens. Ils trouvent leur réalisation dans l’orgie légale de la violence. Ils donnent des ordres. Ils obéissent. Ils assassinent.

Le tollé des médias et des membre du gouvernement était prévisible. A cause e cela, le silence qui a suivi les meurtres de Qosay K. et de Mohamed Idrissi [tué par palle par la police, à Brême, en juin 2020 ; NdAtt.] ressort encore plus fort. Lorsque Mäurer [Ulrich Mäurer, de la SPD, ministre de l’intérieur de la ville-état de Brême; NdAtt.] fulmine dans les médias à propos d’une attaque contre « notre » sécurité, nous nous demandons : il s’agit de la sécurité de qui ? Qu’est-ce que c’est la sécurité, si l’on ne sait pas si les gens survivront à un contrôle anti-drogue ou à une perquisition de leur domicile ? Non, ce n’est pas « notre » sécurité. Il ne s’agit que de la sécurité des dirigeants.

La rage contre les flics augmente à chaque contrôle, à chaque harcèlement, à chaque tabassage et à chaque meurtre. De la colère, peut naître la résistance. Que les pierres puissent atteindre leur cible et que les feux éclairer nos nuits.

Qosay Sadam Khalaf – c’était un meurtre !

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