extraits de l’Yonne Républicaine / samedi 26 octobre 2019
Fouronnes, 165 habitants. Cette petite commune au sud d’Auxerre a récemment fait parler d’elle : il y a un mois, son maire a pris un arrêté municipal pro-pesticides. Objectif, pousser un coup de gueule contre la vague d’arrêtés anti-pesticides initiée par le maire breton de Langouët. Sauf que depuis, l’église du village de Fouronnes a été vandalisée : des tags « Glyphocity » ont été peints sur sa façade.
[…] Luc Jacquet est l’ex-président des Jeunes agriculteurs de l’Yonne [mais quel hasard ! NdAtt.]. Le 23 septembre, ce maire-agriculteur avait pris le contre-pied de l’actualité en publiant un arrêté pro-pesticides… teinté d’ironie.
« Considérant l’absurdité des décisions politiques actuelles par cette présente démonstration, j’autorise l’utilisation des produits phytosanitaires de synthèses et naturels sur l’ensemble du territoire communal de Fouronnes », avait-il écrit dans un arrêté municipal envoyé au préfet. Sa présente démonstration ? Une série d’études démontrant que les pesticides ne sont pas plus dangereux pour la santé que « les cigarettes », les « viandes grillées », les « contraceptifs chimiques » ou, pêle-mêle, « tous véhicules à moteur (thermique et électrique) ». […]
Luc Jacquet, lui, n’en démord pas : « Sans l’agriculture avec produits chimiques, on n’arrivera pas à nourrir la population française, ni même le monde. On va recréer la famine. […] L’agriculture s’est toujours améliorée, depuis ses débuts, pour répondre aux attentes. Et on répondra aux attentes. Mais nous interdire la chimie, c’est une hérésie », estime le maire-agriculteur de Fouronnes Fouconnes.