De la casse chez L’Andra
Plus Bure sera la chute / Mercredi 21 juin 2017
[…] ce mercredi à l’aube des hibouxes ont rendu visite à l‘hotel-restaurant trois étoiles du laboratoire de l’Andra. Une barricade de pneu a été enflammée en avant. Puis se rendant compte que la porte était grande ouverte, plusieurs personnes eurent vite fait de se retrouver a l’intérieur et d’y casser les vitres, le bar avec les précieuses bouteilles d’alcool. Tandis que l’alarme résonnait allégrement et que le chaos régnait dans cet espace aseptisé, d’autres joyeux bandits démolissaient les habituelles barrières autour de ce fameux hôtel qui accueille régulièrement toute la pourriture des nucléocrates. Les hiboux rentrèrent finalement vers le bois Lejuc, repus et heureux. Il semblerait encore une fois que l’infaillible sûreté nucléaire… à failli.
France Bleu Lorraine Nord & Sud Lorraine / Mercredi 21 juin 2017
Une dizaine d’individus ont pénétré dans l’hôtel-restaurant Bindeuil, situé à côté du laboratoire de l’Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) à Bure, ce mercredi matin. Ils ont saccagé l’établissement et tenté d’y mettre le feu. Cette semaine les opposants au projet Cigéo, projet d’enfouissement de déchets radioactifs fêtent un anniversaire : ça fait un an que ces militants antinucléaires occupent le Bois-Lejuc, à Bure dans la Meuse. Dans ce contexte, 37 de ces activistes se sont dirigés vers le site de l’Andra (l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs) mercredi 21 juin, au petit matin. Il y ont installé un barrage de fortune à l’entrée.
Une dizaine d’entre eux s’est ensuite détachée du groupe. Vers 7h, ils ont pénétré dans l’hôtel-restaurant de Bindeuil, juste à côté du site de l’Andra. Munis de gants et de cagoules, ils ont alors retourné l’établissement de fond en comble. Ils ont tenté d’y mettre le feu alors que douze personnes dormaient à l’étage.
François Maltrud, le gérant de l’hôtel-restaurant est désespéré :
Ils ont bousillé la machine à café, tous les verres qui ont été pendus ont été détruits, les tables dans le restaurants, les tables des terrasses, les fûts de bière aussi : ils avaient ouvert tous les robinets et tout coulait à flot, partout. Et surtout, ils ont épandu une bouteille et demi d’essence qu’ils ont allumé. Si on compte tout : les planchers, les peintures, les vitres et tout, c’est plusieurs dizaines milliers d’euros, évalue François Maltrud. Il poursuit, la gorge serrée : « qui c’est qui va payer ? » .
[..] Cette tentative d’incendie criminel est condamné par le procureur de la République de Bar-le-Duc, Olivier Gandy. Il établit une nette distinction entre « *_les délinquants_ »* et ceux qui « *_manifestent des idées et défendent leurs idéaux écologistes_. »* Une enquête est ouverte. Les coupables risquent dix ans d’emprisonnement.
L’Est Républicain / Mercredi 21 juin 2017
En arrivant sur le site par la D960, à Bure, l’écothèque dégradée en février. À droite, une clôture nouvellement à terre sur une bonne vingtaine de mètres, ainsi que la trace de pneus brûlés. Près de l’établissement, des chaises lancées sur l’herbe depuis la terrasse. En s’approchant, un pot de fleurs cassé. Sur les portes : des impacts, des vitres étoilées. À l’intérieur, un champ de bataille. Des tables renversées, des chaises cassées, du verre sur le sol. Et deux traces noires, vestiges de deux débuts d’incendie. L’alerte incendie avait bien retenti. C’est ce qu’ont découvert les gendarmes lorsqu’ils sont arrivés sur les lieux ce mercredi matin, à l’hôtel-restaurant du Bindeuil, qui jouxte le laboratoire de l’ANDRA. Le chef-cuisinier était sur place au moment de l’attaque. Il venait d’allumer les machines à café et autres appareils avant le lever des clients de l’hôtel. Peu après, « j’ai entendu du bruit, des gling-gling, comme de la vaisselle. Puis le bruit a augmenté en un quart de seconde », témoigne-t-il sous le choc. En sortant de sa cuisine, il a aperçu trois ou quatre personnes cagoulées en « train de tout dégommer ». Il s’est mis à l’abri et a prévenu la gendarmerie. Peu après, le bruit a cessé. Les assaillants n’étaient plus là. Il était 6 h 45. « Ça a duré une minute, une minute trente. » Il s’interroge : « Que ce serait-il passé si un client était au bar ?… »
Le maire de Bure, Antoine Gérard, est un peu abasourdi en observant les dégâts, l’établissement étant propriété de la commune : « Là, je n’ai pas compris. » Puis ajoutait : « Je vais aller discuter avec eux. » Sous-entendu les opposants. […] Cette semaine, les occupants du Bois Lejuc célèbrent leur première année de lutte contre le projet Cigéo. Du 19 au 25 juin, des ateliers, des formations, des concerts sont notamment organisés. Ouvert depuis trois ans, l’établissement, qui emploie sept personnes, n’avait jamais subi une telle attaque. Mais il avait déjà été pris pour cible par des jets de peinture. Le maire de la commune va porter plainte. Tout comme le gérant et l’ensemble des gens qui y dormait ce mercredi.
La préfecture de la Meuse a mentionné, ce mercredi, des troubles à l’ordre public, survenus également ce mardi 20 juin. En milieu de journée, une dizaine d’individus cagoulés s’était rendue à Bure et avait dérobé du matériel de chantiers. Vers 21 h, une vingtaine de personnes, toujours cagoulée, s’est rendue à Mandres-en-Barrois. Des gendarmes ont été dépêchés sur place pour sécuriser les lieux. Depuis plusieurs semaines, le maire est victime d’intimidation sur sa famille et de dégradations sur ses biens.
La veille déjà…
France 3 Grand-Est (Meuse) / Jeudi 22 juin 2017
Mardi 20 juin en milieu de journée, une dizaine d’individus cagoulés et muni de bâtons s’est rendu à Bure pour dérober du matériel sur un chantier en cours appartenant à une entreprise indépendante de l’Andra, maître d’ouvrage du projet CIGEO.
Une caisse à outil, une pince, plusieurs dizaines de mètres de câbles en acier de type élingue ont été volés sans que les ouvriers n’aient pu, sans se mettre en danger, y résister.
Un dispositif de gendarmerie a été déployé. A l’arrivée des militaires, une quinzaine d’individus cagoulés, armés de bâtons et parfois de boucliers ont élevé une barricade à 200 mètres environ avant l’entrée du bois Lejuc.
Aux alentours de 21h 00, une vingtaine d’individus cagoulés s’est rendue dans les rues de Mandres dont le maire est victime depuis plusieurs semaines d’action d’intimidation sur sa famille et de dégradation sur ses biens. Des patrouilles de gendarmerie ont été dépêchées sur place pour sécuriser la population [mais bien sûr, on y croit tous!, NdA].