L’Alsace / mercredi 28 octobre 2015
C’est un mélange de consternation et d’incompréhension que ressentent, depuis hier matin, les 40 secouristes bénévoles de l’unité locale de Mulhouse et environs de la Croix-Rouge française et leur présidente, Valérie Riesterer. Dans la nuit de lundi à mardi, entre 4 h et 5 h, trois de leurs véhicules ont été incendiés sur leur lieu de stationnement, un parking ouvert rue d’Illzach : une ambulance, un véhicule de logistique et la voiture d’un bénévole. La chaleur et la fumée ont également rendu inutilisable le matériel qui a pu être extrait des véhicules (mannequins, brancards, sacs de formation…).
Hier matin, c’est avec désolation qu’ils ont regardé les épaves partir à la fourrière. « Nous sommes une équipe avec une synergie de groupe mais là, nous nous posons la question de notre existence. Nous sommes présents pour les autres, nous avons toujours honoré nos postes de secours et nous avons été vandalisés : notre raison d’être a été détériorée , exprime Valérie Riesterer, sous le choc. Sans matériel mécanique, logistique et de secours, nous ne sommes rien. »
L’incendie fait suite à de précédents actes de vandalisme puisque déjà dans la nuit de samedi à dimanche, les mêmes véhicules avaient subi des dégradations : vitres brisées, fils du neiman arrachés, pansements volés… Une première plainte a été déposée lundi matin au commissariat de Mulhouse. Quelques jours plus tôt encore, le pneu d’une des voitures de la Croix-Rouge avait été retrouvé crevé.
« C’est la première fois que ça nous arrive, c’est gratuit , témoigne Valérie Risterer. Le Secours populaire il y a quinze jours, maintenant la Croix-Rouge… Des associations caritatives qui fonctionnent avec des bénévoles : on se pose des questions » , poursuit la présidente de l’unité locale.
« Nous avions trois véhicules au total, deux ambulances et un véhicule de logistique. Il ne nous reste qu’une seule ambulance. Nous essayerons d’assumer, mais dans ces conditions, nous sommes dans l’impossibilité d’assurer des postes de grande envergure comme celui du carnaval de Mulhouse par exemple. Et si nous n’avons plus ça, nous n’avons plus de rentrée d’argent » , s’inquiète la bénévole.
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Valérie Riesterer s’est rendue au commissariat de Mulhouse, hier matin, afin d’y déposer une seconde plainte. L’enquête sur cet incendie, dont l’origine criminelle ne fait guère de doute, a été confiée à la brigade de la sûreté départementale de la police de Mulhouse. La tâche risque d’être difficile, car aucun indice n’a été retrouvé sur place et le secteur n’est pas sous vidéosurveillance. Impossible également d’effectuer pour l’instant un rapprochement avec le saccage des locaux du Secours populaire, il y a quinze jours, même si les similitudes sont troublantes.