Grèce : Manifestation émeutières, en réponse à la violence de la police et de son gouvernement

Néa Smýrni : La foule répond à la violence de la police

Act for freedom now! / mercredi 10 mars 2021

À partir de 17 heures, une foule hétéroclite de personnes de tous âges, dont beaucoup de jeunes, a commencé à arriver pour la manifestation, convoquée pour 18 heures, contre la violence policière indiscriminée qui a frappé les gens qui stationnaient dans les squares. Pour la première fois, il y avait un sens d’unité entre les gens, dont certains n’ont normalement rien en commun, mais cette fois la colère débordait contre le même ennemi : les rejetons de la tant détestée unité DELTA [forces d’intervention à moto de la police grecque ; ils se déplacent à deux sur la moto, puis un en descend, un peu comme le BRAV-M de la Préfecture de Police de Paris ; NdAtt.] et les autres forces de police mobiles. La présence d’anarchistes, d’anti-autoritaires et d’autonomes était massive et ce sont leurs banderoles et leurs slogans qui ont donné le ton.

La place s’est remplie, des milliers de personnes (au moins 7000) sont arrivées et se sont répandues dans les rues environnantes, la colère les poussant à se diriger vers le poste de police, où certains ont lancé une attaque massive contre les flics. De violents affrontements ont suivi, les policiers se sont enfuis, en abandonnant l’un des leurs à la rage des gens, et seulement plus tard ils ont repris le contrôle de la situation, par l’utilisation des lacrymos contre la foule.

Ce qui s’est passé ce jour-là est le premier un avant-goût de ce qui va arriver : un soulèvement de masse contre l’État policier.

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Néa Smýrni : Dimanche 7 mars 2021

mpalothia / mercredi 10 mars 2021

Dimanche 7 mars 2021. Comme tout est fermé depuis plus de quatre mois de confinement non-stop et avec un couvre-feu qui commence à 21h00 en semaine et à 19h00 le week-end, les gens traînent sur la place de Néa Smýrni [banlieue sud d’Athènes ; NdAtt.]. Soudain, des policiers à moto encerclent la place pour tenter d’intimider les gens et les faire partir. Ils choisissent une famille et lui filent des amendes (300 euros chacun.e) pour s’être assis seul.e.s sur un banc, alors qu’elles/ils avait pris toutes les précautions de sécurité, comme le port d’un masque. Les gens, curieux de savoir ce qui se passait, se rapprochent des policiers, leur demandant la raison pour laquelle ils donnent une amende à cette famille, puisque celle-ci a pris toutes les précautions sanitaires. Comme des voyou, les flics à moto désignent un type et commencent à le frapper avec de matraques rigides, en acier (qui sont interdites aux flics) tout en appelant des renforts. Des dizaines de policiers à moto apparaissent et déclenchent une chasse à l’homme dans le secteur, en interpellant tou.te.s ceux/celles qu’ils voient courir. Au final, 11 personnes sont arrêtées. […]

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La révolte et la répression s’étendent à Thessalonique

325 / vendredi 12 mars 2021

« La Junte est de retour ! » – C’est ce que scandaient les gens lors des manifestations et les émeutes, hier, à Thessalonique.

Hier matin (11 mars), la police grecque a fait une descente violente dans l’université de Thessalonique, occupée en opposition à la présence policière dans les campus, imposée par la nouvelle junte grecque de Mitsotákis et du parti Néa Dimokratía. 33 personnes ont été arrêtées par les flics et il y a eu des scènes de violence à l’encontre des personnes accourues en solidarité juste après.

La Grèce a une histoire d’interdiction pour les flics de rentrer dans campus universitaires, à cause du soulèvement de l’Université polytechnique, en 1973, qui a porté à la mort de nombreux.ses étudiant.e.s, sous la dernière junte militaire, lorsqu’un char d’assaut a franchi les portes principales du campus. La tension sociale actuellement présente en Grèce, à cause notamment de la grève de la faim de Dimitris Koufondinas et d’autres cas de violence policière pure et simple, voire de pogroms dans des quartiers tels que Néa Smýrni, après les émeutes* provoquées par des policiers de l’unité Delta qui ont frappé des gens sur une square du quartier, rappelle les souvenirs de la guerre civile et des dictatures qui l’ont précédée. Compte tenu de tout cela, les rues de Thessalonique ont été remplies par 10 000 manifestant.e.s, causant des affrontements dans le centre-ville.

En Grèce, un nouveau soulèvement se prépare…

 

* en plus des innombrables arrestations et tabassages, des compas nous informent qu’une jeune fille de 18 ans, arrêtée cette nuit-là, a été torturée et agressée sexuellement par les flics et qu’elle est toujours détenue, depuis 3 jours, au GADA, le commissariat central d’Athènes.

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