Cerbère (Pyrénées-Orientales) : Face aux pauvres qui passent la frontière, les bons citoyens demandent plus de flics

L’Indépendant / mercredi 13 février 2019

La population de Cerbère dénonce des incivilités à répétition. « Cerbère est une ville frontalière. On y passe comme dans du gruyère. » Entre ras-le-bol et sentiment d’insécurité, la parole se libère chez les habitants et les commerçants de cette commune de la Côte Vermeille. Dernier acte en date : un bar-restaurant de l’avenue du Général-de-Gaulle saccagé en pleine nuit le week-end dernier. Quatre jeunes ont été interpellés : ils sont mineurs et en provenance d’Espagne par le train.

Dimanche 10 février, 8 heures. Philippe Budet, propriétaire du bar-restaurant de la plage en plein centre-ville, est informé que son établissement a été cambriolé pendant la nuit : « La porte d’entrée est explosée. A l’intérieur, c’est Bagdad. » Les chambres à l’étage, faisant office de domicile pour les saisonniers l’été, sont dégradées, des biens ont été volés et de la nourriture (glaces, paquets de chocolats, boîtes de conserve) a été consommée sur place. Les caméras de surveillance du restaurant ont immortalisé la scène pendant 20 minutes avant que les 4 malfrats ne s’aperçoivent qu’ils sont filmés et n’arrachent tout le matériel. En deux ans, c’est la quatrième fois que le commerce de Philippe Budet est victime de tels agissements.

Retour en arrière. Le mercredi 23 janvier, 3 jeunes gens sont retrouvés sur le quai de la gare en possession de sacs de plongée. Le matériel provient du club Cap Cerbère dont Gilles Lescure est gérant. La porte a été fracturée, et celle du gîte attenant abîmée. Le restaurant limitrophe La Coba a une vitre cassée. Fait cocasse à souligner : outre les vols dans le club de plongée, les suspects ont… grignoté tous les bonbons qu’ils ont trouvés [ouais, ça s’appelle de la misère, les citoyens ! NdAtt.].

Jacques Dalmau, voisin de Philippe Budet et propriétaire du magasin La Gambine, se souvient : « Il y a deux ou trois ans, j’ai été cambriolé. Des cannes à pêche ont été subtilisées. Je retrouve dans la foulée un jeune garçon avec le butin à la gare. Je l’ai surveillé pendant une heure en attendant l’arrivée de la PAF. »   

Sans compter la multiplication de cambriolages et d’intrusions chez l’habitant, « chez des personnes âgées, et jours de grand vent », supputent les administrés. Les anecdotes pleuvent à Cerbère. Autant que les solutions proposées par les premiers concernés : « De la vidéo surveillance en front de mer », « des renforts de la PAF après 19 heures », « une présence accrue des gendarmes et des policiers municipaux », « plus de voisins vigilants. » Mais surtout : « Mettre le préfet devant le fait accompli, lui qui a les chiffres de la délinquance dans les P.-O. »

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